Pur produit estampillé «Euan Lloyd», ce film symbolise la fin de la période faste du grand magnat du cinéma britannique de l’après guerre. Ce même Lloyd qui a produit en 1978, l’un des films de guerre les plus réussis de ces 40 dernières années, les fameuses «Oies Sauvages». L’histoire, rappelons-le, d’un commando de vieux mercenaires chargés de libérer un président déchu, emprisonné en plein coeur de l’Afrique.

Fort du succès de ce film mettant en scène Roger Moore et Richard Burton, Lloyd décide alors de réunir à nouveau les deux hommes autour d’une histoire quasi-similaire, celle d’un autre commando de soldats en semi-retraite ayant pour mission de détruire en Inde, un émetteur de l’armée allemande à la fin de la seconde guerre mondiale.

Une intrigue inspirée d’un fait réel, l’attaque par la Calcutta Light Horse, le 9 Mars 1943 d’un navire marchand allemand qui transmettait à partir du port neutre de Goa, les coordonnées confidentielles des bateaux britanniques aux sous-marins nazis dans le but de les couler.

Disponible avant le tournage de «Rien que pour vos Yeux», Roger Moore rempile avec plaisir. Par contre Burton lui, se désiste. Un temps envisagé, Charlton Heston ne fera pas non plus le film. Le choix se porte finalement sur Gregory Peck qui accepte à condition que David Niven participe lui aussi à l’aventure. Après de difficiles négociations (notamment salariales), le deal se fait et Lloyd peut enfin mettre en chantier sa nouvelle grosse production avec une nouvelle fois, le réalisateur Andrew V. McLagen aux commandes.

Résultat : Pas de surprise. Ce «Commando de sa Majesté» n’est finalement qu’un simple copié-collé des «Oies Sauvages» en beaucoup moins bien. La trame du scénario suit en effet à quelques détails près, le même chemin que celle de son prédécesseur mais cette fois-ci, de façon beaucoup plus laborieuse.

Le film reste (tout comme «Les Oies Sauvages» d’ailleurs) avare de toute réflexion sur le sens et les conséquences d’une telle mission et ne se contente que décrire de manière extrêmement poussive et conventionnelle l’organisation et le déroulement de cette attaque. Mais si le film précédent était sauvé par une forte caractérisation de ses personnages, un rythme soutenu et une tension omniprésente, conclu par un spectaculaire épilogue, c’est ici tout l’inverse. On s’ennuie rapidement à suivre les aventures fatiguées de ce groupe grossièrement dépeint (les seconds rôles sont ici savamment négligés), mises en scène sans aucune personnalité. Peu de tensions, peu de spectacle, le casting a lui aussi l’air de s’ennuyer. On a en effet, rarement senti Roger Moore, Gregory Peck et David Niven si peu concernés.

Véritablement, la fin d’une époque.

Massimiliano_N
5
Écrit par

Créée

le 13 juil. 2025

Critique lue 3 fois

Massimiliano_N

Écrit par

Critique lue 3 fois

D'autres avis sur Le Commando de Sa Majesté

Le Commando de Sa Majesté
Ugly
7

Les vieux loups de mer reprennent du service

Le film est de 1980, mais il possède un esprit à l'ancienne, dans le style des Canons de Navarone où comme par hasard on y trouvait déjà Gregory Peck et David Niven. C'est du film de commando...

Par

le 22 sept. 2016

6 j'aime

14

Le Commando de Sa Majesté
Eric31
8

Critique de Le Commando de Sa Majesté par Eric31

Le Commando de Sa Majesté (The Sea Wolves) est un film d'aventure américano-britannique réalisé par Andrew V. McLaglen, écrit par Reginald Rose, d'après le roman Boarding Party de James Leasor ...

le 8 oct. 2017

4 j'aime

4

Le Commando de Sa Majesté
Play-It-Again-Seb
5

Les papys font de la résistance

Dans la série des films de commandos, ce Commando de sa Majesté ne manque pas d’atouts sur le papier. Comme (presque toujours) dans ce type de films, un casting quatre étoiles (Gregory Peck, Roger...

Par

le 7 janv. 2021

3 j'aime

7

Du même critique

Falling in Love
Massimiliano_N
7

Liaison ferroviaire

Avant toute chose, il faut savoir que Falling in Love de Ulu Grosbard est une variation très libre d’un monument du cinéma : Brève Rencontre de David Lean (1945). Là où Lean filmait la retenue...

le 3 sept. 2025

1 j'aime

La Forteresse noire
Massimiliano_N
7

Aussi bancal que culte

La Forteresse noire (The Keep, 1983), seconde réalisation de Michael Mann, ambitionnait d’être une fable horrifique hors du commun, une plongée expressionniste dans le mal absolu, incarné par une...

le 13 août 2025

1 j'aime

La Loi criminelle
Massimiliano_N
4

Peine maximale pour le spectateur

Un scénario bancal qui aligne les invraisemblances comme un collier de perles, un Gary Oldman qui surjoue jusqu’à frôler l’hystérie, sans qu’aucune scène ne le justifie vraiment, Kevin Bacon qui fait...

le 11 août 2025

1 j'aime