Le comte de Monte-Cristo version 2024, avec les mêmes tâcherons que Les Trois Mousquetaires un an avant...Pour ces gars, Pierre Niney était l'évidence incarnée pour interpréter un personnage aussi riche, contrasté et charismatique que Edmond Dantes... Etait-ce une bonne idée finalement ?

Le film démarre fort avec un superbe visuel de tempête des mers. Edmond saute à l'eau pour sauver une femme. C'est beau, c'est épique, et puis le film avance, et là on s'aperçoit que c'est assez convenu tout de même, il n'y a rien qui brille réellement, pas plus l'acting, que la réalisation ou la musique. Rien n'est mauvais mais tout est très sage et académique. Il n'y a pas de folie dans la mise en scène notamment toutes les scènes censées torturées de Edmond qui sont d'un classicisme et qui manque cruellement de folies ou d'inspirations, il n'y a jamais de scènes qui se démarquent réellement. Les plans sont jolis ok mais il y a beaucoup de champ-contrechamp, la caméra bouge assez mal et la scène de bagarre au début est aussi bordélique que les combats d'épée dans les Trois Mousquetaires, la musique est pompière, pas subtile pour un sous, ça ressemble vraiment à du film Hollywoodien bien gras, de la grosse cavalerie, on pourrait presque penser qu'ils veulent surfer sur la vague "Marvel", c'est d'ailleurs probablement l'objectif, j'imagine qu'il y aura bientôt un "Littérature Française Cinématique Univers", on aura probablement droit prochainement à un Trois Mousquetaires III et à un Misérables, versions Pattelière-Delaporte comme on avait les frères Russo de l'autre côté de l'Atlantique.

Toujours est-il que Monte-Cristo reste un bon divertissement, un peu comme l'était Iron Man 3 ou Captain America Winter Soldier, il manque peut être encore un peu d'action mais en terme de rythme, d'acting, d'enjeu, de BO, tout y est pour satisfaire la masse et la formule est très efficace. A contrario, s'il on creuse un peu, on s'apercevra qu'il manque vraiment de moments suspendus, qui prennent leurs temps pour développer les personnages et leurs points de vue. Tout va très vite, on n'a pas le temps.

On notera cependant que Pierre Niney n'est tout de même pas si mauvais dans son rôle. Il est un excellent Edmond jeune et un convaincant comte mystérieux. Évidemment, son déguisement n'est pas crédible, on le reconnait malgré ses prothèses mais je trouve le faciès honnête. Le fait que lorsqu'il enlève son masque à la fin, on retrouve Edmond, tel qu'il était 20 ans plus tôt, niveau symbolique c'est vraiment pas mal mais bon était-ce volontaire ?

Les choix de l'adaptation sont aussi assez bien trouvés, ce devait être un sacré chantier que de condenser un livre aussi long et détaillé et si peu de temps, 3h pour un roman de plus de 1000 pages...Mais l'essence du roman y est, les thématiques de la vengeance et du pardon sont bien appuyées, notamment dans les fameux choix d'adaptation. Il manquerait peut être d'un peu de développement pour les principaux méchants, surtout Mortcerf et Villefort qui sont bien interprétés mais qui manquent de nuances.

Je finirais ma critique en notant deux magnifiques interprétations : L'abbé Faria et Danglars sont superbement interprétés.

uther
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le 20 juil. 2024

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uther

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