Hormis les guest en plastique, du bis de qualité !

Ce titre merveilleux, c'est toute la foi aveugle du bis italien consacrée, son aptitude si singulière à oser absolument tout quelqu'en soit le goût ou les arrières-pensées. Sergio Martino est un orfèvre de ce bis italien, parmi les meilleurs. Surtout connu pour ses gialli (avec des titres en « vice » et parmi lesquels on trouve l'assez visionnaire Torso), Martino s'est aussi illustré dans le western, la science-fiction et le fantastique. Le Continent des Hommes Poissons appartient à cette catégorie.


Beaucoup s'attendront probablement à un nanar sympathique. Une surprise les attend. L'Isola degli uomini pesce est une série B avec des limites classiques (dans certains dialogues par exemple, dans ses moyens tout court par endroits), mais d'un niveau étonnant. En fait, en-dehors des fameux hommes poissons et de leur combinaison en plastique, tout est très respectable. Or ils ne sont qu'une toute petite composante du film.


Inspiré de Jules Verne et de L'Ile du Docteur Moreau, Le Continent des Hommes Poissons nous offre une belle balade sur le point culminant d'une civilisation engloutie. Comme La Montagne du Dieu Cannibale et Le Grand Alligator tournés dans la foulée et avec lesquels il partage également une large part du casting, Le Continent est dopé par son exotisme. Il présente de réelles qualités plastiques grâce à ses décors naturels : plages, cavernes et paysages volcaniques. Les prises de vue se sont déroulées en Sardaigne et pour quelques-unes au Nord de l'Italie, dans une zone prisée également pour les péplums une décennie plus tôt.


Bien que sans temps mort, Le Continent semble bizarrement plus long qu'il ne l'est – comme souvent avec ce type de bis (ou les films anciens de façon plus générale). Certains dialogues prennent trop de place et redoublent de kitsch, mais c'est toujours au service de bonnes idées. On spécule sur la nature des mystères et ce n'est pas souvent que ce genre de produits parvient à nous concerner. En plus de l'originalité, du scénario et de la mise en scène maîtrisés, il y a aussi le casting, Barbara Bach en tête, pour mener à bien la séance. Jolie anecdote.


https://zogarok.wordpress.com/2014/08/17/le-continent-des-hommes-poissons/

Créée

le 5 mai 2014

Critique lue 1.1K fois

5 j'aime

5 commentaires

Zogarok

Écrit par

Critique lue 1.1K fois

5
5

D'autres avis sur Le Continent des hommes poissons

Le Continent des hommes poissons
Zogarok
6

Hormis les guest en plastique, du bis de qualité !

Ce titre merveilleux, c'est toute la foi aveugle du bis italien consacrée, son aptitude si singulière à oser absolument tout quelqu'en soit le goût ou les arrières-pensées. Sergio Martino est un...

le 5 mai 2014

5 j'aime

5

Le Continent des hommes poissons
Redzing
5

La poiscaille au ventre mou

Avant de le voir, j'étais persuadé que "L'isola degli uomini pesce" s'inscrivait dans les funestes bisseries italiennes post "Star Wars", tentant de faire de la SF au rabais. D'autant que son...

le 25 mai 2025

4 j'aime

3

Le Continent des hommes poissons
Gaby_Aisthé
6

Qui cherche ce qu'il ne doit trouve ce qu'il ne veut...

Le continent des hommes poissons... Un titre qui laisse rêveur. Un titre qui nous transporterait presque dans le Dunwich de Lovecraft. D'autant que le propriétaire s'appelle Rakham (Arkham, Rakham,...

le 19 oct. 2014

4 j'aime

Du même critique

Kirikou et la Sorcière
Zogarok
10

Le pacificateur

C’est la métamorphose d’un nain intrépide, héros à contre-courant demandant au méchant de l’histoire pourquoi il s’obstine à camper cette position. Né par sa propre volonté et détenant déjà l’usage...

le 11 févr. 2015

49 j'aime

4

Le Conformiste
Zogarok
10

Le fantôme idéaliste

Deux ans avant le scandale du Dernier Tango à Paris, Bertolucci présente son premier film majeur. Inspiré d’un roman de Moravia (auteur italien le plus fameux de son temps), Le Conformiste se...

le 4 déc. 2014

31 j'aime