Roy Rowland fait partie de ces prolifiques artisans du western qui signe ici une de ces petites séries B inégalables, où le génie ne transparait pas, mais qui procure cependant un plaisir certain. Car le Convoi maudit n'est rien d'autre qu'un agréable petit western, stéréotypé et qui n'a pas la densité d'un Budd Boetticher ou le solide tour de main de Raoul Walsh, mais il est bien troussé et comporte de bonnes scènes.
L'histoire n'est pas très originale, le scénario donne toutefois une image peu reluisante de la guerre de Sécession où certains pillards en profitaient pour mener une quête personnelle faite de rapines et de brigandages ; le rythme est alerte, les bons ne sont pas toujours très bons, et les méchants sont vraiment très méchants, la loi du manichéisme westernien est donc respectée, le tout étant bien interprété par un Joël McCrea toujours à l'aise dans le rôle du héros, Barry Sullivan qui excelle à jouer le bad guy, et la ravissante rousse Arlene Dahl égarée dans cette histoire d'hommes. Le reste du casting est bien complété par de bons seconds rôles comme James Whitmore, Claude Jarman Jr, Jeff Corey, Ted de Corsia, et Ramon Novarro, ex-vedette du cinéma muet (on se souvient de lui pour le Ben-Hur de 1926). Un bon western à savourer !