Une Cadillac qui vaut plus chère que son prix initial.

Antoine Maréchal, un honnête homme, s’apprêtait à passer des vacances estivales en Italie, au volant de sa 2CV. Malencontreusement, sa voiture se disloque après avoir percuté la Rolls-Royce Royce de Léopold Saroyan, un directeur de maison d'import-export. Reconnaissant ses torts, Léopold propose à Antoine une autre balade, tout frais compris, avec une superbe Cadillac. Antoine est séduit par la proposition et l'accepte avec volontiers. Tout se passe bien pour ce dernier. Enfin ! Presque ! Léopold est en fait le parrain d'un syndicat de gangsters, la Cadillac est truffée de diamants et de drogue, Mr Saroyan suit le vacancier afin de surveiller la marchandise prohibée et Antoine est poursuivi par une bande de gangsters ayant l'intention de s'accaparer de la voiture. Voilà de quoi promettre une aventure qui ne risque pas d'être conviviale.

Suite aux deux films : La traversée de Paris et Poisson d’Avril, Louis de Funès et Bourvil, deux grands comédiens français, sont réunies encore une fois dans l’un des plus beaux classiques du cinéma français. Comme toujours, Louis de Funès, en mode gangster, ne se retient pas pour nous donner des barres de rire avec ses grimaces et ses pitreries. C’est un comédien qui sait amuser la galerie. Bourvil joue sans problème le vacancier très détendu et inconscient d’être suivi. On suit son personnage avec plaisir, comme si on était en vacances, avec des compagnons s’intéressant plus ou moins à la belle Cadillac qu’à sa vie. Des compagnons comme le vilain gangster joué par Venantino Venantini cachant bien ses intentions. Michelle Morgan nous fait l’honneur de nous offrir les plus beaux yeux du cinéma en incarnant une femme souhaitant simplement passer du bon temps. Reste de casting convenable.

Suivre le parcours d’un vacancier au volant d’une magnifique Cadillac serait bien lassant au bout d’un certain temps. Fort heureusement, Gérard Oury, réalisateur de cette comédie, a ajouté l’ingrédient qui fallait pour nous combler de plaisir et de détente devant ce film. Il a introduit dans son scénario très simpliste des gangsters suivant le parcours du vacancier avec comme intérêt de protéger ou de saisir la Cadillac, ou plutôt de ce qu’il en contient. Voilà de quoi nous rendre suffisamment curieux jusqu’à la fin du film. On peut très bien penser à n'importe quelle genre de situation mais le réalisateur a su impliquer de très bonnes idées pour qu'on puisse capter son génie. Course-poursuite entre gangsters, cache à cache dans un grand jardin, réparation de la Cadillac comme si on assistait à un spectacle et Léopold en garagiste maladroit et pas très futé, tout un ensemble de situations drôles, voire abracadabrant, et bien menées dans un film avec un enchaînement de plans bien montés. Un vacancier suivi par des gangsters pour sa Cadillac, ce n’est pas le genre de situation qu’on verrait tous les jours. Rien que ça, le film n’est en aucun cas banal et en plus, le réalisateur a su brillamment nous charmer par cette jolie balade routière si tranquille mais si dangereuse avec son expertise cinématographique très révélateur.

Gérard Oury a frappé fort pour une de ses premières réalisations. C'est un film où il était parfaitement à la hauteur pour bien le prendre en main. Il faut voir le film comme si on partait en vacances avec le plaisir de la découverte de lieux touristiques mais tout en restant attentif aux moindres gestes et faits des gangsters qui ne sont jamais loin de la Cadillac. Situation totalement tordue mais bigrement attrayante. 8/10

Alors là... Y m'épate, y m'épate, y m'épate...