Le Coup du siècle par Christine Deschamps

Franchement, je m'attendais à pire. J'ai été servie, malgré tout, question mauvais goût, mais je suis arrivée au bout de l'histoire (à rebondissements) sans céder à l'envie de jeter l'éponge (qui m'a parfois effleurée, il faut l'avouer, à certaines blagues gynécologiques). Ça annonçait franchement la couleur : l'irruption d'une sans-gêne majuscule dans la vie d'une arnaqueuse classieuse qui mène grand train. On se refait l'Emmerdeur, en version capitaliste : une beauffette joue les éléphants dans le magasin de porcelaine des ultra-riches (qui continuent de faire rêver? Vraiment?) et c'est la lutte des classes version téléréalité qui déboule au milieu d'un divertissement qui joue la carte d'un féminisme un peu invraisemblable. Apparemment, il s'agissait de laisser la part belle à Rebel Wilson, sans complexes et vulgaire à souhait, qui adore mettre les gens dans l'embarras en se ridiculisant. C'est sans compter sur le petit côté sociopathe de certaines spectatrices que ça laisse parfaitement de marbre de voir quelqu'un se discréditer joyeusement en violant les barreaux d'une prison, par exemple. Chou blanc. Bon, il me reste à m'expliquer pourquoi je n'ai pas carrément mis 0 à cette pantalonnade qui se voudrait féroce mais sombre parfois dans le mièvre (même si la fin rattrape un peu, mais pas complètement). Déjà, premièrement, parce que la fin rattrape précisément le naufrage annoncé, qui, du coup, ne se produit pas vraiment (un peu quand même). Le féminisme de surface cède le pas à un bon vieux réflexe machiste (Qui c'est le plus fort ? C'est le bonhomme, pardi!)... ce ne sont pas les hommes qui morflent, finalement, mais les ultra-riches, pauvres benêts qui ne méritent pas leur fortune. Ensuite, Anne Hathaway survole l'histoire haut-la-main, avec ce personnage d'arnaqueuse sophistiquée dont le raffinement n'égale que l'absence de scrupules. Et finalement, ça ne manque pas de rythme, ce qui permet d'arriver à la fin sans céphalée mortelle. Bon, une fois le point final de cette critique posé, je n'aurai certainement plus aucun souvenir de ce petit film un peu sympa un peu trash.