Ca pour être étrange, c'est étrange. Le film commençait bien avec un plan au ralenti magnifique d'une étreinte fantasmée du protagoniste. Je laisse crédit aux premières minutes, puis très vite le film vire dans une vraie fausse comédie dramatique, très peu poignante et très peu drôle. On se demande si on assiste à un cauchemar du héros ou si c'est juste que le film est très bizarrement fait. Non mais regardez Bati, elle est complétement félée cette femme, il faut l'enfermer au plus vite (et je parle pas que du spiritisme et du rapport aux pierres, elle est totalement hystérique, cyclothymique, et impossible à vivre). Et personne ne semble s'en rendre compte à part Shaul. Bizarre bizarre.

Bizarre aussi, la deuxième chute du narrateur, qui vole un instant et qui m'a fait espèrer une demi seconde qu'il allait s'envoler définitivement et que tout ça allait prendre une tournure onirique. Mais non en fait c'est juste une chute avec des effets spéciaux très très mal faits, il ne vole pas du tout. Tout le monde est complètement tapé dans ce film? Ou alors c'est une manie israélienne mais j'en doute, pour en avoir connu quelques uns. Sérieusement, tout le monde est bizarrement chiant, pardonnez-moi l'expression, dans ce film : ils sont tous dans une connivence parfaite et on dirait qu'il se sont passés le mot pour pourir la vie au narrateur.

Ah oui au fait, il ne se passe rien. Au début, on voit son quotidien dans l'hopital, et son fantasme avec le docteur. Intéressant, ça, j'attendais qu'on creuse. Il détecte une allergie qui s'avère être la cause du problème. Intéressant aussi. Et puis, bizarrement, il part et hop terminé l'hopital et le docteur. A quoi ça servait au juste de montrer ça? A un moment, je me suis dit que le docteur était peut être son ex-femme et finalement, c'est une grosse blonde qui n'a rien à voir avec la choucroute qui débarque exactement 8 minutes avant la fin du film, et qui ne sert strictement à rien. Et puis « il court quand ça va pas » c'était comme ça que le pitch du film était servi. Ouais sauf que quand on se pète la cheville à une demi heure du début, on a pas le temps de trop courir non plus. Parce qu'il faut rajouter les scènes inutiles où il essaie de dormir avec un chien relou, et où il suit son père rendu taré (enfini je crois, dites moi si c'est moi qui suis fou) par la magnétiseuse.

Comme le héros, le film dérape. Plutôt il ne dérape pas, il subit une longue glissade vers l'arrière jusqu'à se fracasser sur la scène finale (ou plutôt avant-dernière). Non, mais sérieux, il y avait l'opportunité d'enfin résoudre la perplexité qui nous envahit de plus en plus tout le long, une bonne gueulante, un taquet dans la tête, je sais pas, un truc qui donne un sens au film. Et au final c'est une simple excuse, et réconciliation et tout le monde part heureux. WHAT? Mais non, sérieux, non c'est pas possible. Ton père il t'a fait que des crasses depuis que t'es arrivé mec ! Sa nouvelle femme est une tarée ignoblement lunatique! Tu te fais engueuler par ta femme à cause d'une erreur totalement imputable à ton père et tu les suis pour aller manger une glace avec eux? Mais non. Non, désolé, là. Les personnages sont antipathiques au possible. Sur la photo c'est pauvre aussi, je dirais pas que c'est complètement raté parfois, mais ça reste quand même très conventionnel et peu recherché.
Je mets deux pour les cinq premières minutes qui laissent un agréable bénéfice du doute et qui laissent entendre que tout se passe peut être dans sa tête et la note finale sur l'histoire d'amour esquissée,qui est un des seuls trucs à peu près habiles et suggestifs du film.

Autrement dit, film plat, fade, raté.

Ou alors j'ai pas compris.

En même temps on m'avait prévenu que c'était étrange.
Cachalot
2
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le 14 oct. 2013

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Cachalot

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