Rebondissement inattendu
Ce drame, récurent dans le cinéma russe de cette époque, vaut le détour. La scène du rêve est intéressante [09'37]. La fin tragique est un rebondissement inattendu après l'annonce d'un happy end...
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le 30 janv. 2023
Yevgeni Bauer est une des principales figures (retenues) du cinéma russe pré-soviétique, avec Piotr Tchardynine (Kolomna, Molchi grust.. molchi) ou Yakov Protazanov (La dame de pique, Otets Sergei, Aelita). Sa carrière de cinéaste a été courte mais dense. La vingtaine d'opus conservés sont surtout des mélodrames où s'illustre sa fibre romantique. Le Crépuscule de l'âme d'une femme est l'un des tous premiers films de l'acteur passant réalisateur.
C'est un produit racé, unilatéral et sans finesse, où une jeune haute-bourgeoise enchaîne les mésaventures et les coups-bas venus des bas-fonds, avant de filer un amour impossible. Les gueux sont doublement coupables : ils sont indociles et cassent la bonne volonté d'une idéaliste qui a voulu s'engager. Sa naïveté exagérée peut à la fois souligner la pureté de cette âme et son inconsistance. Quoiqu'il en soit, son engagement tourne court. Il ne semble utile qu'à la tourmenter puis surtout à forcer cette fuite en avant. Le sens du romanesque est assez limité, la complaisance se chargeant de faire le lien d'un drame à un autre ; c'est la commisération sans intimité.
Impressionnisme et naturalisme appartiennent à une autre galaxie, sauf pour un réveil onirique avec surimpressions 'fantômes' timides. Pour donner chair à cette tragédie sentimentale, la réalisation mise sur la surcharge, dans les attitudes affectées et les décors. Vera (Nina Chernova) est souvent dans des pièces remplie de fatras et de fétiches, comme une petite fille repliée dans son cocon. L'ampleur visuelle compense assez bien la fadeur interne. Sur les détails ce Crépuscule est performant, qu'il s'agisse des acteurs ou de la technique (sauf une bizarrerie consistant à vider la droite de l'écran, ou s'en servir comme d'un semblant d'arrière-plan, dans plusieurs plans). Bauer tournera par la suite des films où les aléas sociaux prennent plus de place, comme Gryozy/'Daydreams' (1915).
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Créée
le 11 oct. 2016
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