Il n'y a pas de bien, seulement un moindre mal

Je crois que c'est le genre de film que j'aurais aimé si je l'avais vu entre 16 et 19 ans. À l'époque je m'intéressais davantage au message et à la nobilité d'un projet et je ne décelais pas trop les engrenages scénaristiques et n'avais pas trop de préférence en matière de mise en scène. Je ne dis pas que ma manière de penser est forcément meilleure aujourd'hui, juste que j'ai changé.


Aujourd'hui, je m'intéresse davantage à la manière dont on construit un récit. Et en cela j'ai été fort déçu de ce film. Il y a quelques situations sympathiques et des personnages bien construits, mais l'approfondissement de tout cela, le développement, laisse à désirer. Par exemple l'idée de montrer trois prêtres différents mais tous compris dans l'entre-deux, c'est-à-dire ni parfaitement gentil ni parfaitement méchant, c'est une bonne idée, sauf que c'est traité de manière si superficielle qu'on ne suit pas à proprement parler l'évolution du jeune et que les deux seniors ne sont jamais mis en situation tel que le spectateur peut comprendre la difficulté de leur position. Du coup, on sait qu'ils en bavent uniquement parce que c'est dit texto dans le film, mais pas parce que les auteurs nous invitent à suivre ces personnages et en agissant de la sorte, on en ressort avec une cruelle impression de superficialité. De plus, il manque un objectif principal à cette histoire qui aurait permis d'instaurer plus de conflits mais aussi une structure ou encore un prétexte permettant aux auteurs de bousculer leurs personnages.


La mise en scène est heureusement correcte : la photographie est loin d'être désagréable, le découpage est correct, quoique l'on sent quelques maladresses (comme au début, lorsque le héros voit la patronne sortir de la chambre de l'autre padre. Le montage est suffisamment dynamique pour qu'on ne s'ennuie jamais. Les acteurs sont bons. L'héroïne est plutôt mignonne et n'hésite pas à tourner seins nus pour l'amour de l'art.


Bref, c'est pas monstrueux à regarder mais on reste clairement sur sa faim sur ce qui aurait pu être une belle histoire de corruption de l'âme.

Fatpooper
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le 13 août 2017

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