Cette nouvelle version fait regretter l'ancienne. Un film d'horreur moyen qui ne fait jamais peur.

Le Croque-mitaine est un monstre légendaire dont tout le monde a entendu parler, surtout enfant. S’adaptant de la nouvelle de Stephen King « Le Croque-Mitaine » (ou « The Bogeyman » en VO), la Century Studio (qui appartient à Disney, rappelons le) avait déjà fait parlé d’eux en parlant d’une scène trop horrifique qu’ils ont du modifier (voir tout le film). Malgré cette nouvelle, est-ce que ce film d’horreur en vaut la peine ? Ca dépend. En soi, le film a quelques qualités qu’il faut saluer mais le coté horreur étant un peu restreint, c’est difficile de le considérer comme un film réussi.

Will et ses filles tentent de reconstruire leur vie depuis la mort de sa femme, ce qui semble difficile. Dans leur malheur, une étrange créature de l’ombre, le croque-mitaine, va venir afin de les dévorer et de les libérer de leur souffrance.

Positif

• Will (Chris Messina) est un psychologue renfermé sur lui-même qui refuse de parler de sa femme, même avec ses enfants. C’est un personnage attachant dont on comprend la souffrance, il essaye d’être un bon père pour les filles en apparence mais il a peur de ne pas y arriver à cause de la perte de sa femme.
  Sawyer (Viven Lyra Blair) est la plus jeune de la famille, elle est la cible principale du croque-mitaine et elle est assez attachante dans sa personnalité. Il n’y a pas grand-chose à dire sur elle mais il faut reconnaître qu’on s’attache un peu à elle (y compris avec sa peur du noir).
  Sadie (Sophie Thatcher) est une adolescente qui vit très mal la mort de sa mère, chose qu’on peut comprendre en se mettant à sa place, et qui aimerait tout faire pour que sa mère soit encore parmi eux. On sent à quel point elle était attachée à sa mère et le vide que ça lui a laissé de la perdre.




• Les évolutions les plus intéressantes sont surtout celles des membres de la famille. Notamment Will avec sa peur de ne pas être à la hauteur et Sadie qui apprend que sa mère est toujours près d’elle même si elle ne la voit pas et qu’elle lui manque. Ah oui, et on a aussi Sawyer qui lutte contre sa peur du noir.




• Question symbolisme, même si ça aurait pu être plus poussé que ça, on sent qu’il y a du travail derrière. La peur du noir de Sawyer avec la lumière pour la protéger, la mère de Sadie pour elle et pour Will ainsi que ce que représente sa perte. Il y a réellement du symbolisme intéressant ici.




• Le long-métrage démarre par une petite fille qui crie dans son lit alors qu’un monstre s’attaque à elle afin de la tuer. C’est une introduction plutôt efficace qui nous donne envie d’en savoir plus sur la prochaine personne a qui cette créature va s’en prendre.




• La fin est plutôt correcte tout en marquant les évolutions de nos différents personnages, surtout de Sadie. C’est une fin qui passe et nous laisse planer un léger doute sur le croque-mitaine.




• La mise en scène n’est pas grandiose mais elle a quelques idées dans certaines des séquences, y compris dans les moments horrifiques (même si certaines font un peu déjà-vu).




• Les décors ne sont pas grandioses mais ils sont plutôt pas mal, surtout en intérieur. Rien de grandiose ou de marquant mais tout de même des décors corrects.




• Le jeu d’acteur est correct. Pas de performance grandiose en soi mais on sent que les acteurs et actrices s’investissent dans leurs rôles sans se donner à fond.

Négatif

• Nathalie (Maddie Nichols) est le personnage le plus détestable de ce long-métrage. On a tous vu ce cliché du personnage détestable qui obtient ce qu’il mérite en général ou, des fois, il finit par évoluer et devenir plus attachant et compréhensif. Ici, on a aucun des deux. Nathalie reste détestable du début à la fin à mépriser Sadie et elle n’obtient jamais ce qu’elle mérite ou de rédemption, même pas une petite frayeur. La prochaine fois, occupez-vous de son cas car c’est le genre de personnage qu’on a envie de baffer (voir de tuer) tellement elle était insupportable. Et attention, on parle bien du personnage et non de l’actrice qui la joue.




• Il a été dit que le long-métrage a été tellement terrifiant qu’il a fallu le remonter après les premières projections tests, il faut croire que l’horreur n’est pas rester dans le nouveau montage. Sincèrement, aucune scène n’était réellement effrayante et c’est triste de passer d’un film d’horreur qui a une bonne horreur à ce truc qui ne fait pas beaucoup d’effet. Après, le seul élément qui marche en horreur est le design du croque-mitaine (déjà-vu mais c'est déjà bien).




• L’intervention de Rita, la femme de Lester, n’était pas nécessaire en vérité. Quand on y réfléchit, ses scènes étaient largement dispensables. Même pour le coup de l’espoir d’avoir trouver un moyen de tuer le croque-mitaine, on savait très bien que ça n’allait pas marcher. Enfin, elle reste plus supportable que l’autre…




• La tension essaye mais ne marche pas trop pour nos personnages principaux, et comme ils sont les seuls concernés… C’est triste de voir que la tension n’est pas réellement de qualité.




• L’émotion est-elle réussie ici ? Pas totalement. Malgré que de Sadie envers sa mère est travaillée, ce n’est pas chose aisée de ressentir de l’émotion pour ce long-métrage.




• Malgré que ce long-métrage ne fasse qu’1h39 (ce qui n’est pas énorme), il y a quelques moments où ça semble aller un peu trop lentement, ce qui est un peu regrettable.




• Les musiques sont assez oubliables. Sincèrement, à part le tout premier morceau du long-métrage, le reste s’oublie un peu facilement.




• Le coup de la créature que nos personnages vont finir par affronter et de la « survivante » qui va se faire avoir se voyait un peu venir.

Au final, ce long-métrage est assez moyen, surtout pour un film d’horreur. Peut-être que la première version s’en serait mieux sortie si on avait eu l’occasion de la découvrir. Mais cette nouvelle version se veut beaucoup moins travaillée malgré ses tentatives. On a beau avoir des personnages principaux attachants, des décors de bonne qualité et un jeu d’acteur correct, cela ne suffit pas. Les soucis du prévisible, de l’horreur pas efficace, de certains personnages (l’une inutile, l’autre détestable) et le manque de tension ne se font pas oublier, eux. Enfin, cette adaptation de Stephen King ne fera pas partie de celles qui resteront dans les mémoires, ce qui est bien dommage car le concept se tenait mais le résultat ne suit pas. Peut-être que la première version du film (si tentée qu’elle sort) pourra remonter un peu le niveau du film mais, en attendant, cette version se fera vite oublier.