C'est sur une critique périlleuse que je m'aventure ici. Le Dahlia Noir, c'est un peu le film dont tous les fans de De Palma (dont moi, donc) essayent d'oublier l'existence lorsqu'ils font les louanges de celui-ci dans une conversation. Et pour cause, à l'instar de Lynch et de sa Dune ratée, ou bien de Mann et de sa Forteresse Noire (bien qu'elle plaise à certaines personnes, il me semble), cette oeuvre sera surement à jamais - il y a plutôt intérêt - le grand raté de cet immense cinéaste.
Ce qui est avant tout dommage, c'est que cette adaptation de James Ellroy, à qui l'on devait (à confirmer cela dit) LA Confidential, semblait vraiment faite pour lui. Malheureusement, on sait bien que ce genre de considération est souvent signe de déception. Pensez à Alice In Wonderland par exemple..
Commençons par ce qui saute directement aux yeux: Josh Harnett a le rôle principal. Acteur au charisme d'huitre, que je rangerai aux côtés d'acteurs comme Ryan Reynolds, ou bien Ashton Kutcher, pour ne citer que les plus talentueux. A partir de là, on se dit que même si le film est réussit, y aura forcément quelque chose qui cloche. La bonne nouvelle, enfin pour Harnett du moins, c'est qu'il aura beau jouer aussi bien que moi je joue au foot, il n'empêche qu'à côté du reste du film, et notamment de la distribution, il n'aura pas à rougir. Côté distrib' donc, nous avions pourtant un casting de choix. Aaron Eckhart s'en sort plutôt pas mal. C'est du côté féminin que ça pêche. Tout d'abord, Hilary Swank, actrice que j'ai du mal à apprécier malgré des qualités évidentes, semblent comme absente. Et j'ai vu ce film il y a longtemps, mais j'ai comme le souvenir que son rôle était en quelque sorte anecdotique, car trop "effacée". Elle me semblait inutile pour être franc. Mais le pire, c'était surement Scarlett Johansson, qui - toujours dans ma mémoire là aussi - me semblait passer son temps à fumer la clope, ou bien à prendre la pose, passant la moitié de son temps assise sur une table à plier les genoux.. Tout en fumant, je précise encore une fois. J'exagère peut-être, mais son interprétation, ou plutôt son expression était, contrairement à elle, dépourvue de la moindre forme (oui, elle était facile celle-là).
A part les acteurs, j'aimerai bien vous parler du scénario, mais je suis pas certain de pouvoir en dire quoi que ce soit. En fait, comme je l'ai dis, l'histoire qui parlait du meurtre d'une starlette dans les années 40, et donc de l'enquête de deux inspecteurs, avait tout de bandant sur le papier. On pouvait imaginer un film aussi rythmé qu'un LA Confidential, avec en prime une mise en scène Palmadesque. Hélas non, le récit s'essoufle au bout de 20 min, et c'est d'un ennui.. Et honnêtement, ce film m'a tellement marqué que je me rappelle même pas de la fin. Il me semble que de toute manière il n'y en avait pas vraiment..
Pour ne pas détruire le film complètement, j'ajouterai que les décors sont vraiment très bons, la reconstitution des années 40 semble vraiment fidèle. Mais, vous en conviendrez, c'est bien peu pour être captivant.
De Palma a fait encore plus chiant que Mission To Mars, je sais pas trop s'il faut le féliciter, mais pour ma part, inutile de préciser que je suis inquiet. Inquiet pour ses prochains films. Passion sera décisif..
