Encore un film que je voulais voir depuis longtemps, j'en attendais pas mal du dernier film de John Wayne, où pour la dernière fois il reprend son personnage qu'il a tant joué, le type qui sait manier les armes et qui a un sens de la justice et de l'honneur très américain (mais je l'aime bien malgré tout). C'est une forme d'adieu. Et qui rêver de mieux pour mettre ça en scène que Don Siegel ?
Alors j'aurai cru le film plus énervé, quelque chose où pour en finir Wayne va buter tous les méchants de la ville ou un truc comme ça. Cependant le film est assez calme, limite sans intrigue, on suit juste jour à jour Wayne qui se fait vieux et qui a de plus en plus de mal à vivre et qui cherche le moyen de faire les choses biens.
Je dois dire que la moustache c'est ultra laid et que même Wayne ne peut pas porter ça sans avoir l'air ridicule, et que le film est un peu lent, je m'attendais peut-être pas à autant de quotidien, de petites choses. Après ce n'est jamais chiant et ça instaure le ton du film, une marche funèbre.
Parce que j'ai été assez touché par la fin, pas tant par ce que qu'elle montre, mais plutôt par ce qu'elle représente, le passage à une autre époque. Toutes les thématiques du western crépusculaire sont là. Les premières voitures sont arrivées, les "shootist" ne sont plus les bienvenues (quelque part ça fait un peu penser à Rambo). Et en fait le film ne m'a pas plu tant que ça, c'est correct, mais je trouve que ça manque un peu d'ampleur (un paradoxe) et pourtant j'ai vraiment adoré ce qui se disait en filigrane durant tout le film sur la mort.
Il n'y a plus de distinctions qui sont à faire entre Wayne et son personnage, Wayne était aussi atteint d'un cancer au moment du tournage du coup, pour une fois, je trouve qu'on sent Wayne sans filet (pas qu'il joue différemment de d'habitude), on sent que quelque chose peut mettre à mal sa figure de héro et ce n'est pas un autre être humain.
Toute la relation avec Bacall est très belle aussi et c'est là-dessus que le film réussit, sur le non dit, l'implicite, alors que je trouve le reste du film malgré tout trop plat. Le dernier regard de Wayne à Bacall est sublime et là on attend qu'il se passe un truc, il faut qu'il se passe un truc... Fort.