Mon meilleur film de l'année 2021

Octobre 2021, je me dirige au MK2 de la BNF voir ce film sans aucune attente particulière, après avoir vu une pub lors du visionnage de Kaamelott, 2 mois avant. Dès les premières secondes, je constate que ca parle anglais, c'était évident mais je ne m'y étais pas préparé et ça me paraît bizarre vu le contexte du film, je décide donc de mettre de côté tout jugement historique et juste profiter de cette séance. J'ai été pris d'une énorme claque, car à part ce détail de la langue, j'ai été propulsé pendant plus de deux heures à la fin du XIV siècle, tout est crédible dans ce film 100% féministe. Quelle puissance, et démonstration de Ridley Scott d'aborder autant de thématique propre au Moyen-Age, le statut de la femme dans la société féodale du Royaume de France, décor de la guerre de Cents ans, justice ecclésiastique et pouvoir de justice du Roy, émergence de nouvelles techniques agricoles, gestion d'une seigneurie, héritage, procédure de mariage, et j'en passe mais voici le décor. L'intrigue principale se concentre en présentant l'essor d'une noblesse de lettre jouée par l'immense Adam Driver qui incarne Jacques Le Gris, face au ringard de la vielle noblesse d'épée parfaitement représenté par la coupe mulet de Matt Damon, qui joue à merveille le guerrier illettré de Jean de Carrerouges qui tire son pouvoir des hauts fait militaires de sa dynastie et qui compte bien tenir son rang par le sang. L'histoire commence par ce bras de fer entre ces deux hommes, deux seigneurs Normands, liés au puissant Comte D'Alençon, vassal de son cousin le Roy de France Charles VI qui se disputent une vérité, le viol de Jacques le Gris sur Marguerite de Carrouges, femme mais surtout propriété de Jean. Ridley Scott nous montre le point de vue des trois protagonistes, et même si ce procédé peut paraître redondant, j'ai trouvé qu'il était essentiel pour comprendre les mentalités de chaque acteur dans ce jeu de pouvoir, mais également la perception de chacun pour une même histoire. La scène de viol est glaçante, et monstrueuse, je n'avais pas vécu ça depuis Irréversible, et la vivre une deuxième fois est encore plus terrible que la première car il s'agit du point de vu de Marguerite qui voit les choses bien différemment de Jacques qui prétend l'aimer. Je me rappelle à l'instant, que durant la séquence de Jacques Le Gris, le plan qui suit le viol, on le voit se confesser immédiatement et avouer son crime. J'ai trouvé que la manière de monter les deux scènes était véritablement drôle, puisque cela met en totale dérision l'acte de demander pardon immédiatement envers Dieu après une telle violence, et dénonce ce recours que les hommes ont lâchement utilisés, avec une grande facilité pour justifier leur crimes.

L'histoire s'achève dans un combat épique entre nos deux Normands, digne des plus grands duel à mort du cinéma, et on ne boude pas son plaisir même si on sait qu'un combat de la sorte n'aurait pas duré plus de 30 secondes. J'ai eu des frissons tout le film, jusqu'à l'ultime moment où Jean de Carrouges remporte son duel et se signe dans une foule en extase devant Notre Dame de Paris. Le film est terminé, il faut revenir à la réalité mais j'aurais très bien pu rester encore 2 heures supplémentaire devant ce film qui est un chef d'oeuvre à mes yeux.

Merci Sir Ridley, Ben Affleck et Matt Damon qui ont produit ce cadeau.