Curieuse carrière que celle de Gilles De Maistre.
Carrière que l'on pourrait qualifier d'éclectique : à l'origine journaliste reporter d'images de formation, puis documentariste prolifique tendance service public. Et réalisateur, d'abord en mode occasionnel avec Killer Kid, l'inénarrablement subtil Féroce ou encore Le Premier Cri.
Aujourd'hui, Gilles De Maistre semble avoir fait sien le domaine de la lutte pour la sauvegarde de l'environnement, son dernier opus, Le Dernier Jaguar, s'inscrivant dans une trilogie officieuse entamée en 2018 avec Mia et le Lion Blanc, puis avec Le Loup et le Lion.
Une trilogie au parfum de formule bien établie, basée sur cette jeunesse pétrie d'idéal s'adressant à ses semblables, sauvant des compagnons sauvages à quatre pattes sur fond de décors et d'images d'archives d'une beauté merveilleuse.
Le masqué risquait donc de largement se répéter, tant les qualités des deux premières œuvres citées se retrouveront dans ce Dernier Jaguar, jusque dans le message un brin naïf mais nécessaire quant à la protection du vivant.
L'oeuvre aurait même pu se muer en un plutôt chouette film d'aventures à hauteur d'enfant le temps d'une fuite pour semer des trafiquants d'animaux.
Sauf que Le Dernier Jaguar sera finalement le film le moins bien écrit de la trilogie, versant dans la comédie parfois involontaire et caviardé par un personnage de prof de SVT crétin et sous cocaïne suivant la petite héroïne à la trace. Que l'on croirait évadé de la saga Arthur et les Minimoys.
Un parti pris dommageable tirant constamment Le Dernier Jaguar vers le bas, mais sans jamais totalement le couler pour autant. Car il reste cette complicité entre l'enfant et l'animal, qui n'est jamais feinte sous l'oeil de De Maistre. Car il reste un message salutaire pour faire comprendre tout le mal provoqué par l'exploitation du dernier poumon de la Terre. Soit de bonnes intentions qui, cependant, auront un peu de mal, cette fois-ci, à faire oublier la maladresse de l'ensemble.
Behind_the_Mask, pas très king of the jungle.