Il appartient à Tengri

Annaud est de retour avec une fois encore un film dans la nature, sur la nature. Ou plutôt l'évolution des humains en rapport avec la nature. Car s'il nous offre de belles images, le film nous offre surtout un moment de réflexion sur notre mode de vie, sur l'apport du progrès, l'importance des traditions et notre rôle en tant humains. Car nous avons (ou avions ?) le pouvoir et même la charge d'équilibrer la nature autour de nous comme nous pouvons le voir au début du film. La civilisation a ses torts, comme les armes, et ses bienfaits comme la médecine. La contrée sauvage des traditions a aussi son avantage, avec sa proximité et compréhension naturel et ses inconvénients avec les superstitions. Pourtant c'est bien l'homme qui devient un loup pour l'homme quand ses pièges destinés aux loups tuent d'autres hommes. La caméra filme tout ce drame de manière déliée, calmement, dans un scénario ou les mauvais gestes ne sont pas forcément punis.
Le parti pris brutal est louable car ici on juge le moins possible. Il est dommage donc que le film soit si léthargique à partir de la deuxième moitié et n'offre pas plus de belles images pour créer une apothéose. Car l'attraction majeure c'est les loups. Et on voit plus les hommes. Qui sont bien interprétés par tous ces acteurs mais ils doivent composer avec une histoire erratique, un soupçon trop classique et surtout qui ne tient pas ses promesses d'une cohérence spirituelles entre destin des animaux et des hommes. Sans oublier la véritable faille du film : la musique lancinante et répétitive de James Horner.
Un film beau, fait avec un grand sérieux, très propre, qui manque simplement d'un peu plus de souffle, d'un peu plus d'âme. Mais si vous aimez les loups ou Annaud, voire même les deux, c'est une raison suffisante pour aller le voir.