La colère du dragon

Dans un monde de heroïc-fantasy, un magicien et son disciple partent dans des contrées lointaines afin de tuer un dragon qui menace le royaume, et en particulier la fille du roi.

Le début des années 1980 correspond à cette période étrange où Disney semblait se chercher, et vouloir surfer sur quelque chose de plus adulte. Comme Le trou noir, Popeye, ou ce film-là, qui furent d'ailleurs trois échecs commerciaux. D'ailleurs, Le dragon du lac de feu a été coproduit avec la Paramount afin de partager les couts, et il fait partie de ces films que Disney ne veut plus en entendre parler, jusqu'à ce que le studio à la montagne sorte une version remastérisée en 2023.

Le dragon du lac de feu veut surfer sur la vague de films avec de la fantasy, avec comme inspiration évidente Le seigneur des anneaux, notamment quand on voit le look de Peter MacNicol, qui ne peut que faire penser à Frodon, ainsi qu'à l'ambiance générale, bien qu'elle se veuille un peu plus sombre. C'est un film que je découvre [au moment d'écrire cette critique], et au fond, je regrette de l'avoir vu aussi tardivement, car il tient encore très bien la route. Certes, on voit bien que le rythme est parfois languissant, mais l'ambiance générale est réussie, ainsi que l'apparition du dragon, qui est tourné dans une sorte de stop motion évoluée, et sans nul doute que c'est la créature du genre la plus réussie au cinéma, car elle est non seulement réelle, merci les maquettes, mais on croit à son apparence terrifiante. J'ai également un petit bémol sur Peter MacNicol, qui tournait là son premier film, et que je trouve un peu fâlot, bien que ça soit le personnage d'apprenti qui veuille ça. On retrouve aussi Ralph Richardson dans le rôle du magicien, dont l'écriture est assez surprenante : d'ailleurs, toute l'histoire est assez bien écrite, évitant le piège tout droit tracé de l'apprenti qui tue le dragon, c'est plus subtil que ça. C'est sans doute ce qui a décontenancé les spectateurs de l'époque qui s'attendaient à quelque chose de plus linéaire.

Si Le dragon du lac de feu s'est révélé être un échec commercial, son influence reste encore présente chez des réalisateurs comme Guillermo Del Toro ou Peter Jackson, et ça reste une belle histoire.