Un film plein de bonnes intentions, également agreable à regarder, mais terriblement caricatural de bout en bout.
"Le droit de tuer" est en effet une succession de passages un peu mous du genou ou au contraire larmoyants à l'extrême, raccordés sans réel talent d'assemblage ou de narration.
Dans le détail, ce n'est donc pas bien folichon.
Les personnages sont des clichés fluorescents.
Les dialogues et de fait l'évolution des personnages restent également sur des rails en naviguant d'un cliché à l'autre; du Black en taule victime de la condescendance raciste blanche jusqu'à la promiscuité propice à tout les dérapages extraconjuguaux.
Heureusement ce dernier point nous épargnera quelques gros poncifs, mais on n'est pas passé bien loin.
Quant à la réalisation... Joel Schumacher nous offre une succession de séquences à faibles enjeux pour tenir jusqu'à un final couru d'avance.
Comme d'hab' ?
Allez, vous direz que je suis mauvaise langue...
Soyons honnêtes, il signe quand même un film efficace, malgré son orientation divertissement. Je serais donc de mauvaise foi si je vous disais que je ne m'y attendais pas. À mon corps défendant, il m'avait quand même scotché avec Phone Game, et je voulais partir bon public en espérant un autre film de cet acabit.
Perdu.
Pourtant tout est question de perception avec ce film, car si vous attendiez un divertissement avec quelques frémissements et de bons acteurs, vous l'aurez. Kevin Spacey et Matthew Mac Conaughey se taillent la part du lion tout en laissant quelques bribes pour Sandra Bullock et Samuel Lee Jackson. C'est un fait.
Si par contre vous recherchiez un débat intelligent autour de bonnes thématiques, developées en finesse autour d'une trame un peu tape à l'œil, passez votre chemin. D'autant que le scénario s'exempte de réels pics d'intensité dramatique, conférant à l'ensemble un relief assez plat et trop surfait à mon goût.
Dommage vu le potentiel initial du sujet.
Mais Joel Schumacher, quoi...