--- Bonsoir, voyageur égaré. Te voila arrivé sur une critique un peu particulière: celle-ci s'inscrit dans une étrange série mi-critique, mi-narrative, mi-expérience. Plus précisément, tu es là au cinquième épisode de la huitième saison. Si tu veux reprendre la série à sa saison 1, le sommaire est ici :

https://www.senscritique.com/liste/Vampire_s_new_groove/1407163

Et si tu préfères juste le sommaire de la saison en cour, il est là :

https://www.senscritique.com/liste/soul_s/3323463

Et si tu ne veux rien de tout ça, je m'excuse pour les parties narratives de cette critique qui te sembleront bien inutiles...---


Amusant de voir comme la chronologie de cette année avance par à-coups. Je quitte les années 40 pour me retrouver immédiatement dans les années 60. J'y resterai pour deux films, puis hop ! Les années 80. Et là par contre on va y rester un petit moment. Enfin, retour aux années 60, pour mon petit shot annuel de Hammer. On le sait, j'en ai écrit des tonnes : j'adore la Hammer. En toute honnêteté : mon choix du monstre de l'année est souvent sujet à deux questions : Neil Jordan en a-t-il fait un film ? La Hammer en a-t-elle fait un cycle ? Ah, la belle époque où je passais la moitié du mois devant du Universal Monsters et de la Hammer. Enfin, ce n'est pas le cas cette année, si les deux licences phare du film de monstre sont présentes, c'est pour un film seulement chacune, et encore : deux fois le même ! Alors que le fantôme de l'opéra n'est même pas un vrai fantôme... Et ce qui valait pour Universal Monsters vaut un peu moins ce soir avec la Hammer : si dans le film de Universal la légende du fantôme est entièrement présente, malgré que la créature soit finalement bien de chair et de sang, dans le film de ce soir il n'est pas vraiment question d'esprits ni d'opéra hanté. Dès le début, il est assez clair pour tout le monde que quelqu'un veut du mal à la pièce, et que ce quelqu'un est très vivant et très matériel. On essaye vaguement de nous parler d'un monstre avec un seul œil au milieu du front, mais, puisqu'on a déjà vu la créature dès le générique de début, son masque avec un œil fermé, et surtout l'autre œil bien visible derrière le masque, son humanité, cette petite larme, c'est évident et dès le début : le méchant, il vit. Et d'ailleurs le suspens ne dure pas très longtemps quoi qu'il arrive puisque très vite un héros très pragmatique va mener l'enquête. Et l'absence de surnaturel est sacralisé par une première ce mois : la romance se joue entre deux personnages humains vivants. Boring...

Au delà de ça, la Hammer, ses couleurs, ses textures, ses décors, ses costumes, tout est à sa place et mes yeux se régalent. Le scénario est bien mieux mené que 40 ans plus tôt (le parlant aide certainement un peu...), et même si l'enquête est un peu trop vite expédiée, on la suit avec ravissement. Non, au delà de l'absence de surnaturel de bout en bout, et la volonté je pense très appuyée de ne pas en faire, le gros problème réside dans les qualités morales des personnages. Donc si je comprends bien, on peut tuer les gens, séquestrer les femmes, attaquer les hommes, et quand même être le gentil si à la fin on a une back-story suffisamment dramatique et qu'on entraine bien la dame pour qu'elle ai une standing-ovation ? C'est ça la morale ? Non parce que d'accord quel acte de courage de se jeter au secours de la dame pour mourir à sa place, mais on a oublié là que le bougre a buté au moins trois innocents avant ça ? Je ne sais pas, j'ai pourtant l'impression que le film sait très bien ce qu'il fait et est bien ficelé, j'ai juste l'impression... Qu'il mise sur l'attention flottante du spectateur, sur sa capacité de mémorisation avoisinant zéro et qu'il se dit "ooh, on est un film d'horreur, on va mettre un meurtre ou deux, et puis bon, le spectateur aura oublié au moment ou on arrivera à la séquence émotion."... J'ai l'impression que c'est un film très très bien fait, et très très conscient de sa façon de nous prendre pour des cons.

Zalya
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