Quelques géniales notes de synthés, la gouaille d’Eddie Murphy qui suspecte un trafic de clopes, une course-poursuite qui défonce tout, et voilà que Le Flic de Beverly Hills me reprend dans ses filets. Si certains films accusent le poids des ans, Le Flic de Beverly Hills est l’archétype du film capable de me replonger dans son époque. Musique aux synthés qui marque un ancrage temporel sans sentir le moisi, un Eddie Murphy d’à peine 23 ans qui irradie la pellicule, voilà un modèle de comédie policière complètement fun qui marche à fond. Si l’intrigue policière n’a rien de transcendante, le scénario fonctionne parfaitement avec ses personnages tous au diapason qui font la force de l’ensemble.
Eddie Murphy, en tête bien sûr, trouve ici son meilleur rôle en flic cool mais efficace, capable de multiplier les facéties tout en se montrant impitoyable. Doublé par l’excellent Mel Hondo qui épouse parfaitement la personnalité de l’acteur, le résultat est excellent. Certaines scènes sont franchement hilarantes et le film trouve le parfait équilibre entre l’humour et l’action qui font le charme ici de l’acteur. Le duo de flics mal assorti mais terriblement attachant composé par Taggart et Rosewood, le lieutenant Bogomil sous les traits rigides de Ronny Cox, le vilain Victor Metland composé par un Steven Berkoff toujours impeccable en sale type, Jonathan Banks en homme de main détestable, la gentille Jenny et l’impayable Serge sont autant de personnages réussis qui composent une équipe gagnante.
Le Flic de Beverly Hills, c’est vraiment, à mes yeux, l’exemple du film américain des années 80 réussi et totalement culte avec sa BO complètement dingue. Débordant d'énergie, véhiculant une bonne humeur communicative, impeccablement fluide, sans temps morts, drôle, percutant, il incarne ce côté cool de la décennie, très lumineux alors que la dimension policière des films de ces années-là est souvent très sombre. Si l’humour occupe une large place, les sales types restent de vrais sales types qui ne tremblent pas quand il s’agit de dessouder quelqu’un. L’équilibre trouvé ici est, à mon sens, parfait. Tant et si bien que je ne peux m’empêcher de voir et revoir et revoir encore ce premier opus avec le même plaisir, me replongeant, à chaque fois, dans la tête de ce môme d’à peine dix ans qui découvrait ce film sur grand écran avec sa poche de bonbons sur les genoux. Plus d’une vingtaine ou une trentaine de fois après l’avoir vu, je ne me lasse pas de cet excellent divertissement qui me donne, à chaque visionnage, le sourire.