La première fois que j'ai regardé une bande annonce de ce film je me suis dit que l'histoire avait l'air simpliste, pour les enfants et je m'attendais à un récit initiatique, ni plus ni moins . Je n'avais pas envie de le voir et pourtant j'y suis allée. Heureusement.
La séance a commencé et au fil des passages qui défilaient je me disais "il va se passer ci", "c'est assez téléphoné quand même", "bah on sait déjà comment ça va se terminer". Et puis tout d'un coup, vers le premier quart du film j'ai arrêté de penser, de râler et je me suis laissée surprendre. Je me suis laissée submergée par toute la violence et la beauté que nous envoie ce film.
Il n'y a rien de superficiel dans ce film d'animation. La relation entre Kumatetsu et Kyuta sonne extrêmement vraie et le combat que Kyuta mène contre lui est très juste. Je pense qu'on peut tous se retrouver à travers ce garçon, en effet, qui n'a jamais été assailli de doutes?
Le Garçon et la bête est aussi très cru. Rien n'est caché, au contraire le film est très honnête (dans sa violence notamment).
Paradoxalement certaines choses ne sont pas dites mais juste montrées à travers des symboles. Et des passages sont remplis de poésie.
Ce film m'a bouleversé à travers les relations des personnages, leurs conflits, leur amour. Kyuta m'a ému à travers sa quête d'identité. La question "qui suis-je?" est souvent abordée dans le cinéma et ça m'arrive de reprocher au réalisateur de la traiter de façon un peu trop niaise comme c'est le cas dans le dessin animé Dragons 2. Dans Le Garçon et la Bête elle est traitée de façon plus noire, plus réaliste (dans la justesse des émotions) et on arrive donc plus à s'y retrouver, à s'identifier au personnage principal. De plus, elle ajoute une réflexion intéressante à l'histoire.
On parle de Mamoru Hosoda comme du prochain Hayao Miyazaki. Je ne suis pas d'accord. Ce qu'il fait est différent (car plus encré dans le monde contemporain) et tout aussi bon (en tout cas Le Garçon et la Bête et Les enfants loups : Ame et Yuki, le reste je ne sais pas).
On a donc affaire ici à un film marquant avec une empreinte bien personnelle du réalisateur Hosoda. J'ai d'ailleurs été bluffée par le talent de ce dernier.
Ce film est magnifique, je me suis prise une grosse claque.