C'est peu dire que j'attendais ce grand retour de Miyazaki-sama à la réalisation après son "ultime" film/testament Le Vent se lève il y a presque une décennie. On retrouve la thématique de la guerre en toile de fond dans Le Garçon et le Héron mais il s'agit bien d'un retour aux sources du fantastique enfantin, un genre que Miyazaki maîtrise à la perfection comme en témoigne cette nouvelle démonstration grandiose.
Tous ces décors baroques et ces personnages polymorphes et intrigants à souhait créent le cadre envoûtant d'un monde imaginaire Miyazakien dans lequel on s'immerge avec émerveillement. Hélas mon émerveillement d'ordre esthétique n'a pas suffi à me transporter autant que je l'espérais. Je trouve que Miyazaki est plus attentionné avec ses personnages féminins que ses personnages masculins et j'ai eu du mal à m'attacher à ce jeune héros assez fade et un tantinet arrogant. La narration elle-même m'a paru bien moins convaincante et aboutie que dans les autres oeuvres du maître, je n'ai pas tout à fait cerné les tenants et les aboutissants de cette aventure rocambolesque, notamment en ce qui concerne l'identification délibérément confuse entre plusieurs personnages. Ce flou artistique fait aussi le charme de l'ensemble mais cela m'a empêché de m'investir pleinement dans l'histoire, la fin abrupte m'a conforté dans ce sentiment d'inachèvement et je suis resté un peu sur ma faim. Malgré mes réserves le film demeure éblouissant à bien des égards mais son incapacité à susciter suffisamment d'émotion ne lui permet pas d'atteindre la virtuosité des chefs-d'oeuvre passés du maître.