Une journée dans la vie de Bombec,ex arbitre de foot qui ne travaille pas,au grand dam de sa femme,secrétaire d'Etat aux Sports.Le mec déambule dans Paris en faisant semblant de chercher du boulot et rencontre toutes sortes de gens.Ce film tourné en douze jours est sans doute le plus fauché,et le plus mauvais,de son producteur,réalisateur,scénariste,distributeur et acteur principal Jean-Pierre Mocky,qui atteint là son seuil maximum d'incompétence.Il est pour l'occasion entouré de quelques techniciens fidèles tels l'opérateur Edmond Richard et son assistant Michel Gallois,ou le cadreur Jean-Paul Sergent qui prendra quelques années plus tard le relais de Richard en tant que directeur photo.L'image est justement défaillante,dans un style très cru,sans nuances ni grain,genre séries bas de gamme comme "Les mystères de l'amour".Quant à la musique composée par Philippe Dumont,pour une fois ce n'est pas Vladimir Cosma,elle est résolument à chier,à l'exemple de la mise en scène exsangue de Mocky qui se traîne et enchaîne les scènes stupides,les personnages débiles et les dialogues de bac à sable qui plus est mal synchronisés et débités mornement par des pseudo acteurs qui récitent leurs textes à la manière d'enfants attardés.Sur le fond,il s'agit de faire l'apologie de la paresse,de l'irresponsabilité,du vol,de l'escroquerie,d'ailleurs le film en est une,et du terrorisme,au fil d'un constat socio-politique mongoloïde teinté de poésie merdeuse.Mocky-Bombec est le sage de service,qui discute avec tout le monde et prodigue ses judicieux conseils,qui sont de deux ordres.Aux uns,il enjoint de se barrer,de tout laisser tomber et partir loin,sans préciser où,comment et avec quel fric,et il incite les autres à tout faire péter dans un Grand Soir libérateur.L'éminent penseur nous sert son habituelle bouillasse anarcho-gauchiste à un neurone et sa vision simplette d'un monde où tous les politiques sont des incompétents,tous les fonctionnaires des planqués,tous les flics des racistes,tous les curés des pédophiles,tous les bourgeois des partouzeurs,tous les noirs et les arabes des délinquants,mais ces derniers sont excusés car ils sont pauvres et ont des familles à nourrir.Si tous ceux qui sont dans ce cas devenaient des criminels il y aurait un léger problème mais cette liberté ne vaut apparemment que pour les minorités visibles.Ce qui nous permet de savourer une édifiante séquence qui voit notre glandeur conseiller à un maghrébin poursuivi par la police alors qu'il n'a fait que braquer un commerce de se rendre car,dit-il,il n'y a plus de place en prison et de toute façon on ne l'y gardera pas longtemps.Le pire est que c'est tout-à-fait exact,ce qui est plus gênant est que Mocky se réjouit manifestement de cette situation.A part ça JPM,gras du bide et sérieusement tapé, continue à se prendre pour un irrésistible séducteur et emballe toutes les jolies poulettes du casting,au mépris de la logique ophtalmologique.Une logique constamment battue en brèche,comme quand le "héros",qui proclame haut et fort qu'il en a marre de son épouse et la quitterait si elle ne l'entretenait pas,et qui a dragué toute la journée,pique une crise en découvrant qu'elle le trompe.On découvre l'habituelle galerie de personnages qui ne dépareillerait pas au musée des horreurs,des obèses,des vieux,des chauves,des nains,des strabisés ,plus une femme à barbe pour le même tarif,la France vue par Mocky en somme.Si encore tout ceci était voulu,comme une tentative de cinéma expérimental,ce serait toujours aussi mauvais mais ça aurait le mérite d'une certaine démarche artistique,genre anti-cinéma comme il y avait dans les années 70 en Allemagne une compagnie théâtrale d'avant-garde,qui fut dirigée par Fassbinder,nommée Antitheater.Mais pas du tout,JP est persuadé de faire de vrais bons films et ne comprend pas les raisons de son insuccès,qu'il impute à d'autres.La faute aux distributeurs frileux,aux producteurs radins,aux exploitants qui préfèrent les blockbusters,au public qui ne comprend rien,mais sûrement pas à cause de l'innommable nullité de ses films.La distribution est formée d' habitués du Mocky Circus,avec la gorgone Evelyne Harter,l'inévitable Jean Abeillé,sans doute le recordman des collaborations avec JPM,Henri Attal,Christian Chauvaud,Jean-Pierre Clami,Michel Francini,le gangster Roger Knobelspiess,le journaliste-écrivain cinéphile Jean-Claude Romer,Michel Stobac,Emmanuelle Weber.En bonus,il y a l'animatrice radio Macha Béranger,qui apparait de temps à autre dans un rôle inutile pour se faire traiter de pute à chaque fois et la mignonne blonde Diane Dassigny,alors toute jeune et devenue depuis une permanente de la série "Profilage".Seule consolation,car il y a quand même une justice,le film n'a été vu par personne ou presque,n'étant diffusé qu'au Brady,la salle appartenant au cinéaste,dans l'indifférence générale.

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le 8 juin 2020

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