Revu pour la énième fois mais je ne m'en souvenais pas parfaitement.
Le film marque la première rencontre de la fructueuse collaboration Francis Veber/Pierre Richard, ici sous la direction d'Yves Robert. Cela aura un impact irrémédiable sur la carrière de l'acteur car il va reléguer au second plan le personnage qu'il mettait lui-même en scène. Le Perrin (et plus tard Pignon) de Veber n'en est pas si éloigné mais plutôt une déclinaison. Francis Veber s'en voudra même, alors que Pierre Richard dira que son drame est d'avoir rencontré un auteur.
Si on regarde le Grand Blond et les autres films qui suivront, il eut été dommage que cette collaboration n'est jamais lieu. Francis Veber trousse ici un excellent scénario avec Yves Robert de qui venait l'idée. Il s'agit donc de faire passer un quidam pour un super-agent aux yeux d'une partie des services secrets. Le réalisateur mène cela de main de maître, et les gags et les scènes comiques s’enchaînent avec vitesse et fluidité, si bien qu'on ne voit pas le temps passer.
Outre Pierre Richard, qui était alors loin d’être le plus renommé, le casting est royal. Un duel d'égos et de cynisme entre Toulouse/Jean Rochefort et Milan/Blier est à l'origine de cette farce. Le premier est excellent en froid calculateur, tout comme le second l'est en crédule qui marche à fond dans la supercherie. On a encore un superbe Jean Carmet en ami candide et une magnifique Mireille Darc en espionne plus perspicace que sa hiérarchie. En plus de la fameuse robe, la scène d'amour qui commence mal où elle est victime de la maladresse de Perrin, est très drôle et sa bonne humeur tout en assurance est communicative. On pourrait encore citer la présence d'autres grands seconds rôles connus car la liste est longue (Dalban Le Person, Barrier, etc).
Ce cocktail réussi est accompagné d'une musique entraînante devenue culte signé Vladimir Cosma ; elle accentue l'aspect comique du film. Le générique de début, avec les tours de cartes de Gérard Majax, est excellent et met tout de suite le spectateur dans l'ambiance de la tromperie qui va suivre.
Même si on ne rit pas aux éclats tout au long du film, il s'agit néanmoins d'une franche réussite ou tout est parfaitement exécuté à tous les niveaux.