Sur une idée originale de J-P Zadi, H.Bararuzunza et Baptiste Loletto

Fort de son succès et de sa notoriété acquise après son magistral "Tout simplement noir", véritable ode au vivre ensemble et à l'acceptation de la différence chez l'autre, JP Zadi s'entoure cette fois de Hélène Bararuzunza et de Baptiste Loletto pour son Grand Déplacement, allusion subtile aux théories conspirationnistes sur le "Grand Replacement".

Ici, l'Afrique est mise en vedette et consiste en la mise en place d'une mission panafricaine pour conquérir la galaxie. Face à l'énorme potentiel de ce postulat de départ, on pouvait voir venir de loin le chef d'oeuvre, qui relèguerait "Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu" au rang de simple blague de beauf.

Hélas, le scénario co-écrit par Hélène Bararuzunza et Baptiste Loletto s'effondre littéralement sous son manque d'enjeu et son accumulation de clichés racistes tantôt gentillet, tantôt provocateur.

Ici, les personnages ne communiquent pas vraiment entre eux, ne porte pas leur projet à bout de bras comme le feraient de vrais conquérants de l'espace et surtout, ne font preuve d'aucun véritable enjeu. Résultat, le film n'avance pas, et s'égare tout au long des 80 très longues minutes qu'il inflige au spectateur.

Au beau milieu de ce carnage, on retrouve la patte typique de Baptiste Loletto qui, une fois de plus, ne sait absolument pas comment gérer son rôle ni son travail d'équipe, semblant dicter la conduite et la manière dont doivent avancer les choses, sans se rendre compte que ça ne marche tout simplement pas : les gags sont ratés, la cohésion entre les membres ne prend pas et au milieu de tout ça, il semble refuser obstinément de se rendre compte que la principale raison de ce carnage, c'est lui-même.

De cette atmosphère de tournage délétère sort donc un énième échec du cinéma français, et c'est à se demander s'il ne serait pas temps, après le navrant "Papamobile" et le malaisant "Toutes pour unes", que Baptiste Loletto arrête de détruire tout ce qu'il touche, alors qu'il semble refuser de se remettre en question après avoir essuyé échec sur échec, au grand dam des têtes d'affiches qui lui ont pourtant donné sa chance et accordé leur confiance.