Ah, Le Guignolo, le parfait exemple de la période "comédies à deux franc cinquante, tant qu'il y a des cascades impressionnantes et des femmes en pâmoisons devant Bébel" des années 80 pour Jean-Paul Belmondo. Aussi, on sent déjà poindre les mauvais quarts-d'heure que l'on passera devant sa filmo "bon marché" de la décennie (sauf Itinéraire d'un enfant gâté, qui est d'autant plus marquant qu'il traîne parmi quelques titres peu qualitatifs). On suit donc un arnaqueur en chef, qui séduit les pauvres femmes crédules et folles amoureuses de lui en un regard (on s'est un peu agacé, on l'avoue, mais "c'était l'époque"...), qui tombe sur une mallette mystérieusement convoitée et dont il va se servir comme monnaie d'échange pour obtenir un gros magot. Mais rien ne va se passer comme prévu, car les "intéressés" par la mallette ne rigolent pas... Et nous non plus. On a beau assister durant toute la comédie au cabotinage poussif d'un Bébel en manque d'inspiration, on ne rigole jamais, on soupire plutôt de la pantalonnade puérile proposée (on a l'impression d'être pris pour des gamins, avec pareilles pitreries faciles), et cela gâche complètement le côté dynamique de l’œuvre, on voudrait suivre les aventures de cet escroc, mais on ne souhaite en réalité qu'une chose : le générique de fin. Juste avant celui-ci, on profitera quand même de la très belle cascade en hélicoptère de Bébel, suspendu en personne aux pieds de l'appareil qui survole Venise, soit une impressionnante performance... Si seulement on ne la filmait pas sous tous les angles imaginables et durant si longtemps. On peut presque entendre le film nous dire "Regarde comme cette cascade est bluffante !", avec un montage qui aurait dû la magnifier, mais à force d'insister n'en fait qu'un produit de vente. Dommage. De ce Guignolo, on ne retiendra en effet que cette cascade, à mettre au crédit de l'incroyable casse-cou Belmondo.