N'est pas Sade qui veut

Je suis mitigé.

Le montage avec toutes les répétitions (le passage du manteau, les chants nazis avec le doux bruit des bottes sur le pavé parisien avec une jeune fille en costume de la Wehrmacht (c'était là pour m'achever) et la poursuite finale, qui est un joyeux bordel) m'a vraiment fait rire. Quant à l'histoire, c'est du Robbe-Grillet, c'est chaotique, on ne comprend pas vraiment ce qui se passe, qui est qui. Il fait de la fiction est un outil à part entière dans son film, comme à son habitude. Un personnage nous conte une histoire, le montage une autre, les rôles s'inversent, les personnages se dédoublent, prennent conscience de leur propre fictivité. Et ils finissent par l'admettre "j'ai rien compris". Et nous non plus.

Pourtant, l'intrigue semble plus claire que ces films précédents. Une jeune fille riche est enlevée et retenue dans un bordel contre rançon. Ce qui donne lieu à beaucoup d'érotisme. Enfin, c'est la théorie. Car dans la pratique, c'est moins réussi.

C'est mieux qu'un téléfilm M6 à 1h du matin mais bon... il se contente de faire des tableaux un peu sympa, assez sensuel (les nichons c'est toujours efficace) et on s'attend à ce que ça parte dans le sadique vu ce que les personnages disent mais il ne se passe rien. C'est frustant et on reste sur notre fin. Peut-être est-ce là son objectif ?

Mais quand je vois ce qu'il est capable de faire autrement, je pense qu'il passe à côté de ce qu'il voudrait faire. Je ne sais pas s'il cherche à faire du Sade mais ça passe à côté de ce que ça voudrait montrer. C'est ennuyeux. Et ça ne dure jamais bien longtemps. Par exemple, le rapport du père-fille n'est pas exploré. Alors qu'il a un potentiel sadique et dérangeant fou. Le mec passe son temps à caresser sa fille, à la laver lorsqu'elle est au bordel, lui fait croire que c'est un rêve mais ça en reste là.