7 ans de galère

Ce film est le projet fou de trois jeunes réalisateurs français rêvant de faire du film de genre en France. Après s'être fait la main sur quelques court-métrages au sein de leur propre société de production. Les trois réalisateurs décident de se lancer dans un ambitieux long métrage. Ou plutôt un film à sketchs où chacun des trois va écrire un court-métrage autour d'une thématique commune. Il faut que le film soit fantastique et se déroule en 1986 à l'époque du passage de la comète de Haley près de la Terre. Hervé Freiburger va écrire un conte enfantin autour d'un personnage imaginaire qui prend vie. Sébastien Milhou, un conte de fée qui sombre dans l'horreur. Cédric Hachard, un teen movie à la sauce Marsienne. Malgré la frilosité du système de production cinématographique en France pour ce genre de film, l'équipe se lance en 2007 dans le tournage d'une bande démo pour espérer lever des fonds pour tourner l'intégralité du film. Deux ans plus tard, le constat est amer. Personne de ne veut investir dans le projet, mais beaucoup sont prêt à l'acheter s'il est fini. La société décide donc de s'endetter pour finir le tournage en 2009. Sauf que leurs scénarios demandent un énorme travail de post production d'effets spéciaux et qu'ils vont mettre encore 5 ans pour en venir à bout. Et comme si ça ne suffisait pas, le film va se voir fermer les portes de toute diffusion pour diverses raisons: un casting sans stars, un genre peu aimé des festivals français et tourné malheureusement en français pour les pays étrangers. Mais surtout un système de financement totalement hors circuit, basé sur le bénévolat et le sponsoring, qui va lui interdire toute diffusion en France par les règles dictées du CNC. Le film sortira finalement en direct to vidéo, 8 ans après son premier tour de manivelle !
Mais que vaut le film au final ? Tourné par un bande de geeks nostalgique des années 80, le film reflète ses influences à travers des clins d'oeil aux films de Steven Spielberg, Robert Zemeckis ou Joe Dante de ces années là. Et son manque de moyens se ressens plus dans le casting ou dans un montage qui manque un peu de nerfs, que dans sa prestation technique, qui rivalise (voir surpasse) sans problème avec le reste de la production nationale (les budgets américains du genre rendant leurs films hors de portée). Mais soyons lucide, le film n'aurait certainement pas eu un succès populaire s'il avait bénéficié d'une distribution normale, mais il reste un très bon divertissement du samedi soir.