Mélodie infinie

Chef-d’œuvre instantané. L'on lorgnerait un premier temps du côté de Raymond Carver, Robert Altman : pour l'esquisse, le panorama par petites touches successives, celles qui restent en surface et captent par là même une vérité impalpable - elle trouve directement sa voie vers le cœur du spectateur. Mais au final, on serait bien plutôt du côté de Dziga Vertov et de Tchekhov : le panorama est mélodie infinie, le rythme du quotidien et son concert à la "Энтузиазм" berce les oreilles, en même temps que, comme chez Tchekhov, d'indéfinis regrets ou plus simplement une tendresse comme une caresse emportent le sentiment.