Réalisé par Guillermo del Toro, Le Labyrinthe de Pan (dont le titre traduit perd tout son sens, mais c'est un détail) oscille entre drame historique et conte fantastique, mais sans jamais parvenir à tisser un lien convaincant entre les deux.
Ce qui m’a d’abord séduit, ce sont les bribes de l’univers onirique que le réalisateur esquisse : le faune mystérieux, les fées, le gigantesque crapaud... offrent une richesse visuelle et une créativité qui donnent envie d’y plonger plus profondément. Malheureusement, tout cela reste au stade de l’ébauche. Le fantastique s’enchaîne sous forme de quêtes/résolutions attendues, sans que l’univers soit vraiment développé ni relié de façon organique à la dureté du monde réel.
De l’autre côté, le récit historique oppose trop frontalement des gentils naifs et impuissants à un méchant vraiment très très méchant. L’affrontement politique entre l'armée et les révolutionnaire n’est jamais ni situé ni expliqué.
La lourdeur de la scène finale enfonce encore le clou : plutôt que de laisser planer le doute, le film assène une interprétation explicite, affaiblissant tout son pouvoir d’évocation.
Au final, je suis resté sur ma faim : un conte qui aurait pu être puissant et subtil, mais qui se perd dans un double récit quasi sans interférence, trop convenu et superficiel. Je ne le déconseille pas, car certaines images marquent l’imaginaire, mais il m’a laissé une impression d’inachevé.