Il vaut mieux tourner 7 fois la création dans sa tête avant de la sortir

La création est une chose difficilement gérable. Elle peut être présente à un moment et sans savoir pourquoi ni comment disparaître du jour au lendemain. Gondry en est le parfait exemple, lui qui était si créatif a tout perdu en quelques temps. Ce changement s'est presque fait d'un film à l'autre. Il a beau courir après ce qui faisait son univers, tout s'est évaporé. Pour Gondry tout espoir est perdu. Le feu de l'inventivité et de la création qui l'animait est définitivement éteint. Quelques braises restent bien encore allumées, mais Gondry peut bien souffler encore et encore dessus, il n'y a plus rien à faire le brasier ne prend plus. Dans son livre des solutions Gondry parle de lui et de la confusion qui habite sa création. Tout part des fois trop loin, le cerveau de son personnage a une idée à la minute. Ce flot ininterrompu de matière demande un tri important. Il y avait de quoi sentir le mauvais film tout de même vu que Pierre Niney et à l'affiche du film. S'il a bien un acteur qui aligne comme nul autre les mauvais films c'est bien lui.

La qualité de l'image est laide, elle est presque égale à une série française des années 80 tellement la lumière est moche. On voit bien que Gondry n'a plus la confiance des producteurs et que son budget est limité. Enfin, ne pas posséder une masse d'argent considérable n'a jamais été un frein à son imagination, au contraire même. Avec un rien, Gondry pouvait faire n'importe quoi, seulement il n'en est plus capable. Ce film tout comme les précédents en est un parfait exemple. Les extraits amusants de la bande annonce ne fonctionnent pas du tout dans le film. Il y a un clair problème de montage.

Le Livre des Solutions témoigne d'une époque révolue pour Michel Gondry, où sa créativité était sans limite. Malheureusement, ce récit laisse entrevoir un artiste en perte de vitesse, cherchant désespérément à retrouver une inspiration qui semble lui avoir échappé. Un film décevant pour ceux qui ont été enchantés par ses œuvres antérieures, mais peut-être un témoignage poignant sur les hauts et les bas de la vie artistique.