Encensé par la presse, présenté comme le grand film de cette rentrée relayé par les médias plus traditionnels nous parlant d'un Obama en pleur à la fin. En voulant surfer sur la vague Lincoln de Spielberg avec tous ses défauts et sans les qualités, Le Majordome est pour moi tout ce que je ne souhaite pas voir dans un biopic.
Cela dit j'aurais pu m'en douter, je n'aime pas Lee Daniels que ce soit l'homme que je trouve bien présomptueux dans ses déclarations ou le réalisateur, j'ai trouvé son PaperBoy à chier et Precious m'a plus agacé qu'autre chose. Si j'étais intéressé par le film, c'était avant tout pour l'idée de voir défiler en interne, une partie si colossale de l'histoire Afro-Américaine qui pouvait s'avérer passionnante si elle été correctement traitée, et le fait que le grand Forest Whitaker campe le personnage principal ne gâchait rien.

Malheureusement, j'ai très vite déchanté dès les premières minutes en constatant le parti pris du film, larmoyant au possible sombrant dans le drama plutôt que dans le biopic, privilégiant la forme au fond quitte à faire chialer mamie plutôt que de développer avec soin un paon de l’histoire cruciale. Ainsi n'espérez pas voir l'impact du discours de Martin Luther King, on passera plus de temps à vous montrer Oprah la femme du Majordome bourrée et infidèle, ne comptez pas sur le fait de voir une quelconque conséquence politique malgré la pléiade de présidents à l'écran, tout juste survolé, ils défilent les uns après les autres de manière anecdotique.
Là ou j'attendais le regard pertinent de ce Majordome qui de part sa position au sein de la Maison Blanche, était en première loge pour visualiser les grands débats de cette nation et l'évolution des moeurs, j'y ai vu un homme qui passe tout son temps à se prendre la tête avec son fils dans des querelles enfantines et superficielles alors que le sujet lourd aurait dû être traité avec finesse.

Le Majordome de Lee Daniels aseptisé au possible, vise uniquement les statuettes en Février prochain et ça se ressent immédiatement à l'écran. Un énième Biopic très dispensable qui s'attarde encore une fois sur des détails dont on se moque totalement et qui passe à vitesse grand V les moments clés de l'histoire. Alors que la force du récit devait être son personnage principal et sa position de choix pour nous immiscer au sein même de cette nation, il en devient la faiblesse, non pas à cause de l'interprétation qui est excellente mais bien de l’écriture, il aurait pu être être n'importe qui, ça n'aurait pas eu tant de différences au final. Un film neutre, assommant et artificiel qui sans la moindre prise risque sombre dans le pathos et le misérabilisme, en résulte une énième désillusion qui je l'espère ne remportera pas la moindre récompense.
Kobayashhi
3
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Vive la carte ciné à volonté ! ( 2013 ) et Les Pires Présidents au Cinéma

Créée

le 22 sept. 2013

Critique lue 758 fois

13 j'aime

Critique lue 758 fois

13

D'autres avis sur Le Majordome

Le Majordome
drélium
6

34 years a slave

Armé de son charme ricain breveté, The Butler est fait pour verser sa petite larme à emporter, que ça dégouline sur ta joue sans crier gare alors que l'on ne voit que des gros plans de visages...

le 29 avr. 2014

28 j'aime

Le Majordome
Moorhuhn
3

La Soupe à oscars

Recette du films à oscars - Facile à préparer - Budget abordable Commencez d'abord par parler d'une histoire vraie sans prendre de grands risques. Quoi de mieux que de parler de la...

le 7 oct. 2013

28 j'aime

4

Le Majordome
hugovanmalle
8

Critique de Le Majordome par hugovanmalle

Je n'avais ni vu l'affiche, ni ne savais de quoi parlait le film. On m'y a entraîné et c'est une bonne chose, j'ai regardé le film comme il se déroulait sous mes yeux et j'en suis sorti en me disant...

le 12 sept. 2013

28 j'aime

Du même critique

Interstellar
Kobayashhi
10

All you need is love, love, love, love...

Aïe Aïe Aïe, nous y voilà, Interstellar, le film dont on ne doit pas prononcer le nom, celui qui déchaîne les passions, film de la décennie pour certains, arnaque pour d'autres. Déjà moqué pour ces...

le 6 nov. 2014

488 j'aime

23

Mad Max - Fury Road
Kobayashhi
9

My Name is Max, Mad max !

Putain........................... Du moment où les lumières se tamisent jusqu'au générique de fin laissant traverser le nom de Georges Miller, je suis resté scotché dans mon siège, halluciné par le...

le 14 mai 2015

301 j'aime

27

Whiplash
Kobayashhi
8

Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si, J.K FUCKING SIMONS

J'ai quitté la salle il y a quelques heures maintenant, et pourtant j'entends encore les baguettes claquer contre les cymbales avec une fougue hors norme, ais-je perdu la raison ou suis-je encore...

le 24 déc. 2014

265 j'aime

5