Jean Marais est D'Artagnan dans ce mix d'Alexandre Dumas. Il compose un capitaine mousquetaire vieillissant mais toujours en forme et encore vert et c'est essentiellement sur le mode de la farce et de l'autodérision que Marais l'interprète. Il n'est pas le personnage principal ; en tout cas il partage la vedette avec le Masque de fer, jumeau et sosie de Louis XIV, qu'à ce titre il faut éloigner et cacher. Le comédien qui compose les deux rôles, Jean-François Poron, est insuffisant et transparent. C'est déjà une grosse faiblesse du film.
Ensuite, on peut se demande ce qui a pris à Henri Decoin de tourner un film de plus deux heures. Cette longueur, en définitive, ne fait que souligner les temps morts, les scènes inutiles et pas mal de bavardages qui ne s'imposaient pas et plombent le rythme. D'autant que les scènes en intérieur sont franchement ternes.
La bienveillance qu'on peut éprouver pour ce type d'aventures typiques des années 60, en vertu de nos souvenirs de jeunesse, se heurte assez vite à des combats d'épées passés de mode et à une fantaisie balourde (Roquevert et Rochefort n'y peuvent rien dans leur rôle épisodique). Decoin, parce qu'il ne fait preuve d'aucune personnalité, met en scène essentiellement les poncifs du genre et des personnages archi conventionnels.