Le chat dans la machine

Une famille allemande en crise est tiraillée par une irritation tangible et conflictuelle qui semble provenir de Karen, mère de 3 enfants, et c’est à nous d’endurer leurs non-dits. Le film s’enlise dans un académisme soporifique, nous berce d’une pseudo-métaphore de l’oiseau libéré et de papillons envahissants. Apothéose du passif-agressif : chacun parle dans le dos de l’autre, jusqu’à ce que le sempiternel « il est juste planté derrière moi, c’est ça » devienne un running gag involontaire. Et puis l'acting assez sommaire de chaque acteur, adulte comme enfant, n'aide pas vraiment, seul le chien rattrape le coup.

Les espaces clos étouffent, mais pas de la bonne manière. On ne ressent ni tension ni vertige, juste une pression stérile qui se concrétise maladroitement, et je dois avouer ne pas aimer aller au cinéma pour souffrir de problèmes familiaux fictionnels qui sont démunis de toute autre propositions artistiques intéressantes.

Le dernier quart agit comme un bol d’air après trop d’apnée, une explosion kaléidoscopique sous de la techno entraînante, mais il faut se méfier de ces fins qui maquillent la léthargie des trois premiers actes.

Quand un réalisateur vient t’expliquer juste après le visionnage comment interpréter son propre film, c’est rarement bon signe. Deux spectateurs ont quitté la salle au bout de trente minutes, beaucoup les auraient probablement suivi si le billet ne coûtait pas 18 euros.