Une sympathique balade en mer

Malgré le plaisir évident de retrouver ces personnages inoubliables, cet univers gigantesque et coloré qu’est l’océan, ces magnifiques musiques composées par le grand Thomas Newman, une question nous taraude malheureusement l'esprit à la fin du Monde de Dory : cette suite était-elle vraiment nécessaire ? Son scénario par exemple, très similaire à celui du premier épisode, laisse franchement dubitatif. Un quelconque effet de surprise est impossible à cause de ce scénario paresseux, qui se contente globalement de reprendre les divers éléments narratifs du Monde de Nemo en les transposant dans l’univers de Dory. On est loin, très loin du vent de fraicheur et d’inventivité qu’était Vice Versa l’été dernier. Mis à part une pieuvre nommée Hank, les nouveaux personnages sont beaucoup moins attachants et charismatiques que les originaux. L’aventure dans laquelle se lancent nos poissons préférés est quant à elle loin d’être aussi trépidante, épique et impressionnante que la précédente. L’impression d’assister à une épopée sous-marine saisissante disparaît au profit d’une petite balade en mer, où le danger se résumera finalement à un pauvre calmar énervé et un peu bête. Les requins et méduses, le poisson lanterne et la baleine du premier épisode nous manquent cruellement… Evidemment, tout n’est pas à jeter dans le Monde de Dory : il y a une belle morale familiale, l’immensité de l’océan est encore une fois merveilleusement bien représentée grâce aux génies de chez Pixar – visuellement parlant le film est impressionnant-, et Dory est toujours un personnage drôle, attachant et fascinant. Le problème est que le Monde de Dory est coincé dans l’ombre imposante du Monde de Nemo, et ne cherche même pas à s’en dégager. L'objectif de Disney/Pixar saute alors aux yeux : réitérer un succès phénoménal auprès d'enfants d'une nouvelle génération, en laissant de coté celles et ceux qui auraient bien aimé - honte à eux - une nouvelle histoire un tant soit peu osée et originale. Bien que souvent drôle, émouvant et fort sympathique, le Monde de Dory est une suite qui n’était pas indispensable.

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