Un petit dealer veut être le représentant des Mister Freeze au Maroc, mais comme le business ne marche pas, il va être poussé par sa mère cleptomane de monter une arnaque dont on se rend vite compte qu'il est dépassé par la situation.
Bien que Le monde est à toi soit son deuxième film, Romain Gavras a réalisé beaucoup de clips et de publicités, et sait donc condenser une histoire en quelques minutes. Mais là, c'est interminable, car on dirait à chaque fois un petit sketch qui se greffe pour créer une intrigue globale mais dont le squelette est démantibulé. En clair, il ne se passe pas grand chose, des numéros d'acteurs qui semblent s'amuser à en faire des caisses ou, dans le cas de Vincent Cassel, du registre du minimalisme, mais l'acteur principal, Karim Leklou, est clairement une erreur de casting dans le sens où il a un charisme de courgette, son articulation laisse à désirer et que son langage se résume à enculé ou fils de pute, et tous les synonymes que vous voudrez. On voit que bien que c'est un type qui se fait balader par sa mère, très bonne Isabelle Adjani, qu'il ne maitrise rien, et que son seul référent, avec ses autres potes de bras cassés, c'est Scarface, explicitement cité dans ce cas-là et dont le titre est la traduction littérale de l'accroche du film de 1983. Et qu'on ne me dise pas que placer de la chanson française comme du Michel Sardou en ouverture ou Daniel Balavoine en conclusion (avec un plan ridicule et cliché au possible) est de l'épate, car ça ne marche pas, en tout cas pour moi.
Mais je ne saurais être franc sans dire que Romain Gavras s'est entouré d'une très bonne équipe technique, avec une excellente photo de André Chemetoff et une mise en scène de qualité, notamment pour toute la deuxième partie sur les plages ou on ressent la moiteur de l'environnement.
L'échec du film, après celui de Notre jour viendra, sonne comme une évidence ; soit Romain Gavras sort de ses sentiers battus, car on est proche de ses clips ou courts-métrages, soit il n'est pas fait pour le cinéma.