Christophe Gans est un excellent réalisateur. Le seul problème est qu'il arrive rarement à concrétiser ses projets. Après Crying Freeman (1996), il a essayé de faire un film sur le Capitaine Némo. Un projet qu'il essayera de faire par deux fois (durant les 90's et les 2010's), sans pouvoir le concrétiser. Mais en 1998, il parvient à financer Le pacte des loups grâce à une structure de Canal+ permettant à des jeunes réalisateurs et scénaristes de développer des projets.
Une histoire autour de la Bête du Gévaudan, créature bien française qui l'avait marqué dans un téléfilm qu'il avait vu enfant (La Bête du Gévaudan d'Yves-André Hubert, 1967). Gans travaille rapidement avec le scénariste à l'origine du projet Stéphane Cabel et le film finit par être tourné en 2000.
Sur Le Pacte des loups, il a fait un peu de tout : du film en costume avec le casting qui va avec ; du léger érotisme avec Monica Bellucci ; des arts-martiaux avec Mark Dacascos (qui n'a jamais été aussi bon que chez Gans) et chorégraphié par Philip Kwok (vu notamment dans Hard boiled de John Woo) ; et inévitablement de l'horreur avec la fameuse créature. Si cette dernière a pris un coup dans la tronche niveau cgi, les tentatives de Gans de ne pas trop la dévoiler sont salutaires et le design en lui-même n'est pas mauvais.
Le film de Gans mélange habilement les genres et montre bien que quand on veut faire un film d'aventure en costumes avec de l'action et de l'horreur, on peut le faire avec saveur. Qui plus est avec de gros moyens (environ 32 millions d'euros de budget). Puis ce n'est pas tous les jours que Samuel Le Bihan joue bien.