Deux ans après Le Mystère de la Chambre Jaune, Bruno Podalydès conclue son diptyque sur Rouletabille et met en scène la suite-même du roman de Gaston Leroux, "Le Parfum de la Dame en Noir". Nous suivons donc le reporter, toujours accompagné de son fidèle Sainclair, à devoir protéger le couple persécuté dans la précédente aventure, toujours menacé par le même individu...
Finalement assez éloigné du précédent film, cette séquelle perdra assurément les spectateurs n'ayant pas vu Le Mystère de la Chambre Jaune mais peut-être aussi ceux qui avaient aimé cette intrigue à tiroirs teintée de passages décalés. Située ici sur un littoral méditerranéen, l'intrigue met un temps fou à démarrer, s'embourbe dans plusieurs séquences parfois incompréhensibles et l'on se demande même au bout d'un moment si intrigue il y a. Rassurez-vous, Podalydès n'a pas son pareil pour pondre un récit alambiqué mais cohérent, beaucoup plus fantasque que son aîné, certes, mais également plus mélancolique.
Contenant beaucoup plus d'action, de séquences drôlissimes (notamment par le biais de l'inénarrable Sainclair et d'Arthur Rance, interprété par Bruno Podalydès lui-même) mais aussi de nouveaux personnages excentriques jusqu'à l'épuisement, en particulier Vincent Elbaz qui campe un prince exotique au jeu aussi ridicule que son accoutrement. Les plans de nuit sont en revanche désormais soignés et lisibles, au même titre que la fluidité du montage, bien moins plan-plan qu'auparavant. Ainsi, meilleur dans son traitement mais plus compliqué à suivre, Le Parfum de la Dame en Noir reste une suite de qualité et un vaudeville exaltant pour peu que l'on rentre dans le jeu.