Il est particulièrement dur de faire un film dont le sujet principal est la merde, car si on se plante, tous les qualificatifs dérivés du terme seront usés pour le descendre. Heureusement, Le Parfum du succès, sans être la perle rare, réussit à se maintenir à un niveau lui permettant de s'en extirper et a fortiori nous divertir avec un postulat de base qui n'était pourtant pas ragoûtant. Tout un tas de choses le fond briller, que ça soit son casting de choix, certains dialogues finement trouvés, une intrigue plutôt acceptable, et une réalisation facétieuse, la bobine ayant été entièrement tournée en studio et agrémentée de matte-painting en teintes sépias afin de lui donner un côté vintage bien senti.
Certes le plus gros du film tient dans l'interprétation de Billy Bob Thornton, qui comme souvent réussi à s'approprier toute une oeuvre, mais aussi d'autres, dont celle de Téa Leoni, bien qu'un peu en demi-teinte, mais également à Kyle MacLachlan, qui se voit offrir un lot de répliques délicieusement drôles (son boniment à propos de l'accroissement de la taille des carottes usant d'une connotation phallique est une perle).
Ça reste évidemment prévisible, mais l'intérêt global tient surtout dans l'absurdité des situations et leur loufoquerie, et évidemment les boniments, qui donneraient l'impression d'être une parodie de Mad Men.

Bref, Le Parfum du succès est une production sympathique, hautement extravagante et réussissant son pari de faire rire avec la merde.
En plus du casting cité plus haut, on notera également un Ed Helms qui commençait à poser ses marques, assez concluantes dans le burlesque, et qui lui auront permis d'avoir sa propre tête d'affiche dans Bienvenue à Cedar Rapids.
Bien que sa loufoquerie soit omniprésente, on reprochera néanmoins le fait qu'elle réside un peu trop souvent dans le visuel (marchandises et vendeurs tombant littéralement du ciel) et pas assez dans le texte, dommage.
Pour conclure, si vous adhérez aux comédies légères (et pas très longues) misant sur l'absurdité vous aurez de quoi passer un moment de détente probant. Ceux qui s'attendaient à un humour plus terre à terre déchanteront très vite, il faut beaucoup de second degré pour accrocher.
Mention spéciale pour Billy Bob Thornton, égal à lui-même, tirant la gueule et incarnant avec talent son rôle de vendeur déterminé. Sans surprise, en plus d'en faire son film, il réussit à jouer suffisamment de son charisme pour que le pellicule reste dans nos esprits, ce qui n'aurait probablement pas été le cas s'il n'avait pas été de la partie.
SlashersHouse
6
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le 29 nov. 2011

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