Dans une petite ville du Tennessee (moins de 1000 habitants), Gregory Peck est un shérif qui s'ennuie, qui emprunte sans arrêt les mêmes routes, croise les mêmes personnes, sa relation avec sa femme est au point mort. Tout ceci va changer quand il va arrêter une jeune femme inconnue dans une camionnette dont il va tomber instantanément amoureux. Ce coup de foudre a l'air réciproque, il est prêt à quitter la ville, sauf que cette fille a un père qui distille de l'alcool et est recherché pour ce fait.


Sorti en 1970, I walk the line (meilleur titre que celui proposé en France, d'une rare stupidité) parle à la fois d'un monde rural qui semble enfermé dans une autre époque, avec encore des affiches de Kennedy, des gens qui ne font rien, des décharges de voitures, et également d'un désir de changement chez Gregory Peck qui s'exprime par cet amour fulgurant pour la jeune Tuesday Weld.
Dont la première scène est formidable ; il l'aperçoit au début recroquevillée à l'avant de la camionnette de sorte que son visage juvénile fait croire que c'est une enfant. Et dès qu'elle sort de l'habitacle, on voit le regard du shérif changer pour la femme qu'il voit. Tout est comme ça dans le film, avec toujours cette idée de l'ailleurs, exprimée aussi dans la musique signée Johnny Cash, et qui résonne comme un monologue intérieur du personnage joué par Gregory Peck. On sent que c'est un homme enfermé dans cette bourgade, qui observe de loin un barrage comme l'envie de s'évader, et c'est amour fou, est-il réciproque, qui lui donnera l'impulsion de tout quitter, femme et famille.
Pour revenir sur le titre français, Le pays de la violence, il donne l'impression qu'on va voir quelque chose de dur ; or, on ne compte qu'une seule victime, ainsi qu'un chien. La transgression insinuée par le titre original est plus fort, avec des acteurs vraiment épatants, et d'ailleurs, les figurants n'en sont pas car ils sont les véritables habitants de Gainesboro, ce qui donne une formidable impression de véracité.


John Frankenheimer est un réalisateur qui avait le feu sacré dans la décennie des 60s', on dirait qu'il enchainait les réussites. Et I walk the line en fait partie, car en plus de montrer une folle histoire d'amour, c'est également une formidable déclaration à une Amérique rurale, hors du temps.

Boubakar
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le 15 déc. 2020

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