Petit mais costaud

Sorti en 1931, Le Petit César marque l’un des premiers grands films de gangsters du cinéma américain, aux côtés de L’Ennemi public et de Scarface. Réalisé par Mervyn LeRoy, il révèle au public un acteur inoubliable : Edward G. Robinson, dans le rôle de Rico Bandello, petit truand ambitieux , véritable petite teigne prêt à tout pour gravir les échelons du crime organisé.

Le film frappe d’abord par sa simplicité efficace : en à peine une heure vingt, il raconte la montée et la chute d’un homme obsédé par le pouvoir. Le rythme est vif, la mise en scène directe, héritée encore du muet, et la photographie baigne dans des clairs-obscurs qui annoncent déjà le film noir des années 40. Mervyn LeRoy filme le monde du crime sans fioritures, avec une rigueur presque documentaire.

Mais c’est surtout la performance d’Edward G. Robinson qui donne au film toute sa force. Avec sa petite taille, sa diction sèche et son regard dur, il incarne un gangster à la fois ridicule et terrifiant. Rico est un homme qui veut régner, mais qui reste prisonnier de sa propre vanité ; sa chute, inévitable, a des accents presque tragiques.

Le Petit César est aujourd’hui un peu daté dans sa mise en scène et ses dialogues, mais il demeure une œuvre fondatrice : il a imposé les codes du film de gangsters hollywoodien – ascension, trahison, violence, chute – et a influencé tout un pan du cinéma américain, de Scarface à Le Parrain.

Et pour finir regardez cette affiche, image figé d'une époque révolu, je reve de l'avoir en encadré dans mon salon.

A voire absolument en V.O pour la diction et le parlé typiquement gangsters US des années 30.