Le Petit Prince
6.8
Le Petit Prince

Long-métrage d'animation de Mark Osborne (2015)

Le Petit Prince, en effet n’est pas une adaptation au sens propre du terme: Le but n’étant pas d’effectuer une simple retranscription d’une oeuvre déjà lu et relue par des millions de personnes. L’effet de surprise en moins Osborne se doutais que de se limiter à ça ne lui rapporterai qu’une volée de bois vert. S’attirant par la même occasion une horde d’irréductible prés à en découdre au moindre pas de travers. Un chemin de croix se serait alors joué et la chute rendu inévitable. Non. Ici Osborne joue du « mythe » du petit prince pour en tirer une réinterprétation de celui-ci, afin de mieux laisser découler des messages simples et profonds à la fois, universels. C’est d’ailleurs dans ce parti pris que le film tire ces plus grandes forces.


C’est dans ces conditions que le film nous pose les bases d’une société ostentatoire, ou tout est réglé au millimètre près. La vie est morose et les répétions sont de l’ordre du quotidien. C’est dans ce milieu qu’arrive notre personnage, une jeune enfant de neuf ans qui arrive à une période de sa vie ou le moule patrimonial de son monde est sur le point de se refermer sur elle. Un moment primordial dans sa vie, que cela soit pour son existence ou bien les enjeux qui en découle, tout ceci est représenter par le symbole d’une école auquel elle se doit d’accéder. Déjà somme toute une histoire générationnel où l’inquiétude des parents se confond avec la volonté de notre société à réussir sur tout les plans. Le film tire son irrévérente force de notre vécu, de ce qui nous, spectateurs fait de nous ce que nous sommes. Une sorte d’introspection que l’on effectue dans un but d’identification qui fonctionne parfaitement. Dans ce contexte arrive un homme, vieux, rompant avec la monotonie quotidienne. Le contraste est frappant et c’est sur ce jeu la que Osborne va créer l’étincelle de son récit: Une mise en perspective directe de l’oeuvre connu de tous, par cet homme à cette fillette déjà presque condamné a être ce qui la suit déjà: la fatalité et une certaine forme de robotisation dans un processus d’humanisation.


Le film alterne élégamment les passages narratifs du vrai petit prince avec les passages « réel » du film. Le tout dans un but de filiation entre le récit de Saint-Ex et le monde de la jeune fille. les liens sont évidents et la symbolique toujours très touchante. Entre papier mâchée et animation numérique 3D, le film est esthétiquement très beau et réussi. La mise en scéne arrivant parfaitement à mettre en exergue les situation et enjeux. Osborne n’en fait jamais trop et trouve un ton profondément humain et adulte a cette histoire « enfantine », quitte presque à délaisser les plus jeunes qui ne verront pas les messages fort du film, et resterons peut être de marbre devant parfois tant de sérieux et de psychanalyse .


Le petit prince arrive à appliquer les valeurs du livre directement à nous spectateurs par le transfuge qui est la fillette. On assiste à une montée graduelle de la réalisation du monde qui nous entoure. Le film est une prise de conscience en soi. Un monde beaucoup trop adulte, beaucoup trop réel, Osborne incite à l’évasion de l’esprit. A redécouvrir ce qui fait de nous des grands enfants. l’acceptation de la mort, la découverte de nouvelles sensations, l’émerveillement des choses simples. Redécouvrir son enfance pour mieux « l’apprivoiser », la chatoyer, l’admirer, la désirer, vivre avec cette part de nous même que l’on a trop tendance a ignorer, pour ne surtout pas… l’oublier.

MoutMoute
7
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le 9 août 2015

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