Le Plus Beau Métier du monde, réalisé par Gérard Lauzier, avec Gérard Depardieu, aborde de front un sujet lourd et toujours d'actualité : l'enseignement en banlieue sensible. Le film mérite d'être vu pour sa volonté de mettre en lumière la difficulté de ce métier, mais il trébuche par moments.
Points positifs
Le sujet et les intentions :
- Le film a le mérite de s'attaquer à la violence, au racket et au manque de moyens dans les collèges de ZEP des années 90. L'intention de rendre hommage à la difficulté du travail des professeurs est louable.
Quelques moments justes :
- Certaines scènes, notamment dans la description de l'ambiance des classes difficiles et de l'usure des enseignants, sonnentvrais et sont touchantes.
Le casting :
- Gérard Depardieu (Laurent Monier) est crédible en professeur d'histoire-géo déraciné, et Daniel Prévost est mémorable dans un rôle secondaire.
Les Points Faibles
Personnage principal agaçant :
- Le personnage de Laurent Monier est souvent desservi par son égoïsme et une vie sentimentale chaotique (tentatives de reconquête de son ex-femme et drague de ses collègues) qui prend parfois le pas sur l'enjeu social, le rendant difficilement attachant.
Manque de profondeur :
- Le film survole la complexité de la situation en banlieue. Il effleure le drame social sans toujours prendre le temps de l'analyser, préférant parfois la caricature ou le côté "comédie de mœurs".
Naïveté de la résolution :
- La conclusion semble un peu trop facile et angélique par rapport à la dureté des situations dépeintes. On a le sentiment que le film ne va pas jusqu'au bout de sa critique sociale, préférant une issue plus consensuelle.
Conclusion
Le Plus Beau Métier du monde est un film généreux qui pose les bonnes questions et offre un aperçu intéressant de son époque, mais il se perd entre drame social et comédie, ce qui dilue son message. Un film correct à voir pour le sujet, mais qui ne restera pas dans les mémoires comme un chef-d'œuvre du genre.