Film naturaliste ?

Le remède à l'oubli est un de ces films qui est construit à l'image d'un livre, très romanesque et fait d'images magnifiques.

Casting convaincant

Tous d'abord les acteurs d'une efficacité redoutable pour soutenir le film : tous jouent juste, trouvent leur place et son manifestement menés à la baguette. Les expressions comme les mouvements accompagnent une certaine lenteur, celle d'un homme qui est parti en voyage sans but et sans savoir qui il est. Il erre tant sur les chemins que dans son esprit.

Filmé au cordeau

Les prises de vues sont superbes : paysages, costumes, intérieurs, rien n'est laissé au hasard au point de penser que jusqu'à l'accessoiriste tout le monde croyait en cette romance et à son succès. Pourtant ce genre de film ne connaît généralement pas un fort succès : trop ficelé, trop travaillé, trop cultivé, peut-être trop beau. Cela change des superproduction US et des coups de feu toutes les cinq minutes.

Scénario simple mais suffisant

L'histoire est en réalité d'une banalité sans nom : jalousie, tromperie, lassitude... Pourtant autour d'une idée simple, viennent se greffer des actrices et des acteurs qui tiennent la longueur et font vivre cette histoire, relevée de temps en temps par des actions qui ne sont que des événements de la vie. Cela donne une production agréable à regarder et, personnellement, je ne me suis pas ennuyé même lors de la seconde diffusion.

Film inspiré du courant naturaliste

Sous bien des aspect cette production s'inspire des romans du courant naturaliste. On y observe une société qui n'existe plus, les rapports humains, les injustices, le poids de la richesse et du savoir sur ceux qui ne possèdent pas grand chose et ne savent que peu, d'humains coincés dans leur condition et qui soit la vivent sans se poser de questions, soit voudraient que la société change. Quoi qu'il en soit, le réalisateur a clairement refusé de tomber dans le misérabilisme et s'est tenu à raconter une histoire qui se termine bien, ce qui n'était peut-être pas le bon choix. Mais il est vrai que pour soutenir une triste fin, il faut une certaine mesure à laquelle le film dans son ensemble se prêtait peu.

A voir sans modération.