Le Rideau déchiré est un Hitchcock tardif, revenant toutefois sur un genre que le maître avait déjà visité durant les années 30 et 40, l'espionnage. Ici place à la Guerre Froide, au lieu de la lutte contre le Nazisme, le scénario suit un couple de scientifique américain "passant à l'Est" enfin soi-disant puisque le spectateur est un peu dans la confidence. Il y a pas mal de rebondissements et de retournements, à défaut d'avoir énormément d'action et de morceaux de bravoure, le cinéaste voulait appréhender le genre sous un biais plus Le Carré que purement hitchcockien probablement ? Avec comme plus bel exemple, la scène mémorable celle du meurtre de l'agent de surveillance dans la ferme, une scène difficilement soutenable tellement cette mort en lente à venir. La durée est sans doute un chouïa trop longue, deux ou trois passages plus sentimentaux mettant en scène le romance entre les deux fiancés allongent inutilement le récit mais son supportable. Paul Newman et Julie Andrews dans des registres qu'ils maîtrisent, apportent leurs touches au cinéma de Hitchcock.