Bien bonne péloche de frousse (je continue à dire péloche, même si c'est du numérique et/ou que le film est une prod. Netflix ! :)
On démarre sur un trauma qui frappe sans crier gare pour finalement embarquer dans une balade à la fois traumatisante (elle aussi) et cathartique dans une Suède assez peu pratiquée dans le cinéma anglo-saxon.
Les bois véhiculent toujours une ambiance très particulière : c'est à la fois un décorum extrêmement simple, à ciel ouvert, apaisant et qui pourtant peut vite devenir anxiogène, on peut s'y perdre aisément et on peut facilement n'avoir que très peu de visibilité autour de soi (et donc du danger qui peut roder).
J'ai beaucoup aimé le rôle des cauchemars dans ce film :
si ceux du groupes ne nous sont quasiment jamais racontés (et renforcent l'impact psychologique sur nous, surtout quand l'un se retrouve au petit matin, prosterné à poil devant une statue païenne végétale ou que l'autre s'est pissé dessus, ceux de Luke (Rafe Spall, acteur que j'aime bien) s'incorporent progressivement dans la forêt, le décor de la supérette commençant à s'effacer au profit d'une végétation de + en + envahissante.
Visuellement, c'est classieux et psychologiquement, ça a du sens.
D'ailleurs, cette différence de traitement n'est pas un hasard :
les personnages autres que celui de Rafe ne serviront finalement qu'à permettre à se dernier de se départir de sa culpabilité, en essayant (cette fois) de les sauver tous... OK, c'est un peu violent comme psychothérapie :D
La dernière partie est un poil moins intéressante mais elle est finalement très courte et le final est chouette,
aidé en cela par un character design vraiment intriguant de la créature et par la conclusion du cri quasi primal de Luke.
J'ai passé un bon moment mais je ne suis pas sûr que l'Office du tourisme suédois soit d'accord avec moi :)