Le meilleur film Donjons & Dragons ?

Le Roi Arthur est le dernier film en date du génial réalisateur anglais Guy Ritchie. Lui qui nous a habitué à des comédies de gangsters ultra-dynamiques s'attaque cette fois à un genre bien différent : l'heroic fantasy. Comment s'en sort-il ?

Dans un monde où les humains et les mages se battent pour obtenir le pouvoir absolu, Uther Pendragon (Eric Bana) tue le chef des mages dans un combat épique à dos d'Oliphant grâce à sa fidèle épée magique Excalibur. Il tente ensuite d'arrêter une bonne fois pour toute la guerre et de stopper le massacre des mages. Cependant, son frère Vortigern (Jude Law) ne l'entend pas de cette oreille et sacrifie sa femme à une créature tentaculaire en échange d'un pouvoir qui lui permet de battre le roi Uther. Ce dernier a juste le temps de faire fuir son fils Arthur (Charlie Hunnam) avant de mourir en scellant Excalibur. Arthur dérive sur un bateau jusqu'à Londinium où il est recueilli par des prostituées qui le protègent jusqu'à ce qu'il devienne un adulte qui les protégera à son tour.

On peut faire plusieurs constats de cette histoire : les légendes arthuriennes servent de toile de fond mais elle sont distordues pour le besoin du film. C'est plutôt une bonne chose, à condition que l'on sache à quoi s'attendre, car ça apporte un peu de fraicheur dans une histoire déjà vue et revue. Deuxièmement, le scénario ne fait pas les choses à moitié et va à fond dans son concept épique et parfois ridicule.

Je suis passé par plusieurs phases devant ce film :
1) Étonnement, car je ne savais pas que ça allait tourner autant à l'heroic fantasy décomplexé.
2) Joie, car le rythme du film, ses dialogues et son montage exceptionnel apportent beaucoup à cet univers.
3) Ennui, car il y a un moment où l'histoire m'a décroché et où les personnages deviennent artificiels.
4) Perplexité, car le bon et le mauvais se mélangent pour donner une saveur que je ne connaissais pas.
5) Respect, car ce scénario avait tout pour devenir un pur nanar à gros budget, mais son réalisateur l'a fait sortir du bourbier pour donner un film jusquauboutiste et épique qui a quelques moments bien marquants.

Techniquement, les décors, les costumes et les effets spéciaux sont très bien faits, mais le contraire serait étonnant au vu du budget colossal de 175 millions de dollar. Mais il ne faut pas cracher dans la soupe et il faut reconnaître que l'univers est très bien représenté.

Le coeur du film est dans son rythme et son montage, deux grandes qualités de Guy Ritchie. Certaines scènes avec un montage parallèle très dynamique auraient pu être ennuyeuses et tomber dans le cliché sans la précision de son réalisateur.

Hélas, ça se retourne parfois contre le film, car il y a un peu trop de scènes dans ce genre là, ce qui les empêchent de se démarquer. Au deux tiers du film, tout se mélange dans notre tête et c'est à ce moment que le film m'a décroché. Les indécisions d'Arthur sont parfois un peu trop cliché, aussi, et le cheminement du personnage n'est pas spécialement intéressant.

Au final, on a un film bâtard qu'il est très difficile de critiquer. J'ai passé un bon moment en le voyant et je pense que je lui redonnerai un chance, mais d'un autre côté c'est un gros bordel visuel qui aurait peut-être mieux tenu en 1h30 qu'en 2h.