Sous le signe de la balance

Le générique est parfait pour un bon polar à la française.
Le duo Gabin-Ventura a fait ses preuves. Frankeur est incontournable dans les seconds rôles. Bozzuffi retient l'attention depuis quelques films. Girardot n'a pas encore tourné "Maigret tend un piège", mais pointe déjà le bout du nez.
Tout est là pour faire des entrées.

Pourtant, je trouve l'histoire d'Auguste Le Breton assez bancale et la réalisation de Gilles Grangier un peu laborieuse.
On nous prépare longuement deux pistes pour une éventuelle trahison. L'une n'est pas crédible.

Et puis, nous avons Louis Bertain, dit le blond (Gabin) qui va draguer la copine de son frère pour s'assurer qu'elle est bien faite pour lui ... Nanmais, d'quoi j'memèle?
Imaginez un peu: un type d'un certain âge avec une certaine allure, qui sait parler aux femmes, manifestement très aisé, pas radin, plein de prévenances et de délicatesses. La fille faiblit. Gabin lui claque le museau et la traite de salope. Faut dire que lui assure son avenir en tuant des gens. C'est beaucoup plus classe!

Qu'est-ce qu'ils croient les scénaristes? Ils ont trop regardé Disney? La sécurité, l'avenir font partie du charme des hommes, soyons réalistes. Les femmes n'ont pas envie d'élever leurs enfants dans la précarité. Le destin de Cosette ne les fait pas rêver. Consciemment ou non, elles tiennent compte de l'avenir que l'homme peut leur apporter.
Heureusement!

Ce n'est pas moi qui vais le leur reprocher... Ou alors, il faudrait que je me la mette sur l'oreille... A 101 ans, avec toutes ces belles années devant moi, reconnaissez que ce serait dommage.