Pas de retraite pour Jef Costello
Plutôt pas mal. Le début me laissait un peu de marbre, notamment avec ces scènes d'identification absurdes... puis ça devient intéressant lors que le personnage interprêté Delon est épié et filé. Melville fait preuve d'épuration à l'extrême, de telle manière que le specateur se sent en tête à tête avec Delon. C'est grand.
Le scénario est donc très simple, peut être un peu bêbête et surréaliste, mais là n'est pas l'important. L'important, c'est cette solitude, cette fin programmée dès la quinzième minute. En ça, le film est intéressant. Le personnage est simple et compréhensible. C'est déjà tellement compliqué de tenir en faire tenir la route à un personnage simple, il est donc sage que Melville n'ait pas tenté de le complexifier.
La mise en scène est très simple, très posée, comme si l'on observait l'action se dérouler sous nos yeux discrets. Je lis sur différents sites que ce film annonce la nouvelle vague ; je n'ai hélas que peu de connaissance de ce groupe, donc je ne peux aller dans ce sens ni son contraire. Je peux juste certifier que c'est bien foutu et que Delon joue le plus sobrement possible. En fait, dans ce film, tout n'est que épuration, et ça c'est pas plus mal parfois.
Bref, le Samouraï n'est pas le chef d'oeuvre escompté, mais est un film qui marque, qui fait du bien, surtout dans ce paysage cinématographique de la surenchère.