J'ai eu le temps de beaucoup réfléchir sur la vacuité de ma vie et sur celle du jeu de Constance Rousseau pendant ces 11h40 de film. J'ai pensé à comment réaménager ma salle de bain, aux réunions prévues le lendemain, si je préférais le chèvre frais ou au contraire un chèvre cendré un peu plus costaud (ça dépend j'aime bien le chèvre frais dans une salade n'hésitez pas à me contacter pour qu'on échange nos recette). Au final ça m'a permis de prendre beaucoup de recul sur des interrogations que les jeunes actifs n'ont pas toujours possibilité de se poser vu le rythme effréné qu'ils ont tendance à vivre au quotidien.


Dès la première réplique de la jeune femme, je me rendais compte des effets épidermiques que sa mièvrerie me causait. Je m'imaginais lui écraser le visage sur un mur en crépis ou encore la faire tournoyer au-dessus de ma tête en hurlant. Je voulais la secouer, la faire vivre. Faire naître une émotion dans ce regard dénué de toute vivacité d'esprit. Ses problèmes d'oeil qui saute m'ont donné des envies de violence jusqu'au petit matin. Tahar Rahim fait ce qu'il peut pour recoller les morceaux brisés en mille éclats, mais ça ne suffit malheureusement pas, on le voit porter à bout de bras l'ensemble du casting, dans la douleur et l'inquiétude. Le thème de la photographie et des daguerréotypes ne subsiste que pendant le premier quart du film alors qu'il était jusque là l'unique richesse de ce dernier. Je me suis demandé comment s'était passé la direction des acteurs, j'ose imaginer que "jouez comme si vous passiez sur TF1 un aprés-midi d'été" n'a pas été le mot d'ordre de Kurosawa, on mettra ça sur le compte de la barrière de la langue et les différences culturelles.


Les cinéphiles de mauvaise foi vous expliqueront que, Kurosawa à la française, ça n'est pas accessible à tous. Que c'est pour un public averti, de niche (l'excuse est utilisable à l'infini pour vous faire culpabiliser de ne pas avoir apprécié de perdre 3h de votre vie parce que vous n'êtes pas assez affuté niveau intellect', c'est de l'ART OK ?). De mon côté je trouve que c'est des euphémismes de branleurs pour ne pas dire que c'est daubesque et chiant comme un cours magistral de comptabilité.


Franchement, passez votre tour.

Bulbeuse
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le 8 mars 2017

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Bulbeuse

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