Tout ce qui est or ne brille pas

Difficile de séparer les trois films de l'adaptation de l'oeuvre de Tolkien, tant ils ont été conçus dans une continuité, tous avec le même soin, la même passion, la même grandeur, et la même bande-son qui vient nous emporter dans ce monde crédible, fascinant et dangereux, et incroyablement réel dans notre imaginaire.

Loin d'être une puriste de l'univers de l'auteur, j'ai néanmoins mes préférences au niveau de l'adaptation de l'histoire, avec certains passages que je préfère sous la plume de son auteur originel, et d'autres moments qui semblent un peu fades dans le livre à côté de l'émotion ressentie face aux images, soit quasiment toute l'adaptation de "La Communauté de l'anneau".

J'aime ce film profondément, pour sa maîtrise, pour ses relations avec ses personnages, pour le voyage, et surtout pour toute la myriade d'émotions qu'il m'a fait traverser et ressentir.

Voir Gandalf se tenir sur le pont de Khazad-Dûm, le Nazgûl se pencher sur les hobbits dans la forêt, la mort de Boromir, la discussion de Frodo avec Galadriel, le départ des deux hobbits lors de la séparation de la communauté... Tellement de moments forts dans le livre, sublimés par les images, les décors, les acteurs, mais peut-être plus que tout encore en ce qui me concerne, la musique.

Si l'aspect visuel s'avère sublime et crée une immersion incroyable, la musique vient soutenir toute l'émotion et la narration dans mon esprit, au-delà de l'oeuvre filmique.
"Concerning Hobbits" nous emmène dans une campagne paisible et des temps joyeux et insouciants. "The bridge of Khazad-Dûm" vient me serrer le coeur et crée dans mon esprit un monstre de feu et de ténèbres à combattre. Et plus que tout, sans aucun doute une de mes compositions préférées dans l'histoire du cinéma, "The Breaking of the Fellowship". Il me suffit d'entendre ses premières notes pour sentir venir les larmes. Des larmes de tristesse, mais aussi d'espoir, et de courage. Dans ces quelques notes, on se retrouve devant une décision incroyablement difficile à prendre, une résolution née de la bonté et d'une détermination très humaine, prête à se briser et pourtant inébranlable.

Parler de ce film de manière descriptive ou tenter de l'analyser me paraît vain, et je préfère me laisser par son émotion, notamment musicale, par la grandeur de ses décors, par ses acteurs et actrices si vivants et incarnant à la perfection leur homologues littéraires.

De "La Communauté de l'Anneau", je préfère laisser la parole à ceux qui ont participé à l'aventure à travers les incroyables bonus présents sur les blu-rays.
De cette oeuvre chère à mon coeur, je préfère me laisser porter par sa force évocatrice et sa quête et son voyage inoubliable, et mon rapport émotionnel à son évocation et son visionnage.

Une de ces oeuvres d'une perfection formelle, qu'il m'est impossible d'analyser objectivement et qui ne gagne qu'en grandeur et en beauté au fur et à mesure des années et des époques.
Un classique absolu.